Édito | Alexandre Poplavsky Législatives : un 30 juin martial

L'Est Républicain - 28 juin 2024 à 05:05 - Temps de lecture :
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Alexandre Poplavsky, rédacteur en chef adjoint  Photo Pascal Brocard
Alexandre Poplavsky, rédacteur en chef adjoint  Photo Pascal Brocard

Le 30 juin, ce n’est pas simplement l’anniversaire d’une psychose naissante en 1764 en Lozère, après l’apparition d’un monstre immonde et mystérieux, baptisé par la population affolée « la bête du Gévaudan ». Il ne se limite pas non plus à la « Nuit des longs couteaux » en 1934 en Allemagne. Non le 30 juin, c’est aussi ce grand moment de démocratie-flash et de communion nationale brutalisée auquel nous convie Emmanuel Macron après avoir annoncé, dans un éclair de dépit, la dissolution de l’Assemblée. Des législatives donc à la saint Martial, à l’issue d’une campagne toute aussi martiale, belliqueuse à souhait, sans réel débat de fond. Dans le « money time » qui nous sépare de l’échéance, il est malgré tout nécessaire de rappeler l’importance de voter. Les premiers signes montrent une mobilisation en forte hausse par rapport aux dernières législatives. La barre des 2 millions de procurations a été franchie et la participation des Français de l’étranger, qui étaient appelés à voter électroniquement, s’annonce déjà record. Cependant, nous ne sommes pas encore, en termes de prévision, sur les bases de la dernière élection présidentielle. Il reste donc une marge de manœuvre pour convaincre et appeler le plus grand nombre aux urnes. Car ce 30 juin ne doit pas être un autre tristement célèbre 30 juin. Il ne faut pas hésiter à convoquer des personnes qui parfois nous ont quittés mais dont la parole demeure un phare en ces temps troublés. Chacun aura le sien, certains penseront à cette grande dame de la politique française. Elle nous a quittés il y a 7 ans. Un 30 juin aussi. C’était Simone Veil et face à tous les candidats qui multiplient les courbettes et attentions pour capter votre vote, elle vous aurait sans doute répété : « Les erreurs ne se regrettent pas, elles s’assument. La peur ne se fuit pas, elle se surmonte. L’amour ne se crie pas, il se prouve. »