Lorraine Une avocate se voit refuser l'accès au parloir à cause de son soutien-gorge

A la prison de Metz-Queuleu vendredi, les agents de sécurité ont refusé l'accès à une avocate parce que les armatures de son soutien-gorge faisaient sonner le portique de sécurité.

La rédaction avec AFP - 06 juil. 2024 à 11:39 | mis à jour le 06 juil. 2024 à 18:47 - Temps de lecture :
Photo d'illustration Sipa
Photo d'illustration Sipa

Une avocate a été interdite d'accès aux parloirs du centre pénitentiaire de Metz-Queuleu vendredi, les arceaux de son soutien-gorge sonnant lors du contrôle de sécurité, a-t-elle déploré, regrettant de ne pas pouvoir exercer convenablement son métier « en tant qu'avocate, en 2024 ».

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« Je ne trouve pas ça normal qu'en tant qu'avocate, aujourd'hui, en 2024, on ne puisse pas faire notre travail correctement à cause d'un soutien-gorge », a dénoncé Me Mélina Lamrhari, qui devait rendre visite à deux clients.

« C'est un prétexte » presque « sexiste »

A l'accueil, tout se déroule comme d'habitude. Mais au moment du portique sécurité, l'avocate « sonne ». Elle retire ses bijoux, sa veste... Mais ça sonne toujours. « Sur les portiques de sécurité, il y a des lumières pour indiquer à quel niveau du corps ça sonne. Et moi effectivement, ça sonnait au niveau de mon soutien-gorge, donc ils m'ont dit que c'était ça ».

Les agents n'ont pas accepté que l'avocate accède au parloir dans ces conditions, selon elle : « Ils m'ont dit "tant que vous sonnez, vous ne rentrez pas". »

« C'est un prétexte. C'est presque sexiste », a poursuivi l'avocate. « Ils ont vu une petite nana, car je ne suis pas âgée, débarquer avec sa carte (...), ils n'ont même pas été ouverts à la discussion », a regretté l'avocate de 29 ans.

Pas de détecteur manuel

« C'est humiliant, mais ce n'est même pas le côté humiliant qui me dérange, c'est juste l'entrave à la profession (...) Il faut que ça cesse », a-t-elle insisté, soulignant que cet incident lui était déjà arrivé à la prison d'Ecrouves (Meurthe-et-Moselle) en 2023.

Sollicité, le ministère de la Justice rappelle qu'en cas de « déclenchements répétés de l’alarme du portique, et avec le consentement de l’avocat, le personnel doit soumettre l’intéressé à un contrôle par détecteur manuel ».

A Metz-Queuleu vendredi, « l’utilisation du détecteur manuel électronique n’a pas été proposée », concède le ministère.

Les agents ont refusé la palpation

Et en cas « d’impossibilité d’utiliser ces moyens traditionnels, il peut être procédé à une palpation de sécurité, après avoir recueilli le consentement de l’avocat ». Me Mélina Lamrhari avait donné son consentement pour cette palpation par une agente de l'administration pénitentiaire, mais cela lui a finalement été refusé.

« Il a été rappelé à la direction de l’établissement pénitentiaire de Metz les consignes en vigueur, et le chef d’établissement s’est mis en relation avec le bâtonnier de Metz et le bâtonnier de Nancy afin de se tenir à leur disposition, et leur assurer que ces règles seront désormais strictement respectées », affirme le ministère.