Édito | Léa Boschiero Campagne électorale ou « boys club » ?

L'Est Républicain - 04 juil. 2024 à 06:00 - Temps de lecture :
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Photo Alexandre Marchi
Photo Alexandre Marchi

En 2024, c’est désormais acquis : on ne peut plus nier le fait que les femmes représentent la moitié de l’humanité. On pourrait cependant en douter si l’on observe les grands débats 100 % masculins de la campagne des élections législatives. Depuis trois semaines, le patron du RN Jordan Bardella et le Premier ministre Gabriel Attal se sont déjà rencontrés à deux reprises et ont croisé le fer avec deux représentants du Nouveau Front populaire, l’Insoumis Manuel Bompard et le socialiste Olivier Faure. Lundi, ils ont répondu aux questions de Gilles Bouleau sur TF1, suivis de Raphaël Glucksmann et de Xavier Bertrand. Ce mercredi soir, pour le débat de l’entre-deux tours prévu sur BFMTV, la coalition de gauche avait choisi d’être représentée par l’écologiste Marine Tondelier. Jordan Bardella réclamait, lui, Jean-Luc Mélenchon. Officiellement car les Insoumis sont majoritaires au sein du Nouveau Front populaire. Agiter le chiffon rouge du patron de LFI, clivant au possible jusque dans les rangs de la gauche, c’est habile. Mélenchon s’est empressé de décliner… tout en proposant d’être remplacé par d’autres Insoumis. Zappant au passage l’accord collectif à gauche sur le nom de Tondelier.

Résultat, à l’issue de plusieurs heures polémiques, le débat a été annulé, transformé en grands oraux. C’est dommage. Cela laisse l’impression nauséabonde que les femmes n’ont pas leur place à la table de ces messieurs, mais aussi que le Rassemblement national a eu le dernier mot. Jeudi soir, sur France 2, ce sera le retour du boys club. Jordan Bardella, Gabriel Attal, Raphaël Glucksmann et David Lisnard (LR) seront sur le plateau de « L’Événement ». Un détail la présence des femmes sur les plateaux ? Ce qui compte, c’est le fond ? La représentativité compte, la visibilité compte. Pour justement porter sur le devant de la scène des thèmes fondamentaux, comme le droit des femmes, absent de cette campagne électorale.