Édito | Léa Boschiero Quarante-huit heures de la vie d’un pays

La France de la V^e  République a-t-elle déjà connu 48 heures politiques plus décisives que celles que nous vivons actuellement ? Dimanche soir 20 h – mardi soir 18 h. Deux jours. Deux jours pour se retirer ou se maintenir. Deux jours pour que les candidats qualifiés au second tour des élections législatives déposent ou non leur candidature en préfecture. Deux jours pour donner des consignes de vote. Deux jours pour se positionner face au Rassemblement national. Arrivée largement en tête au soir du premier tour , la formation d’extrême droite semble être aujourd’hui la seule à pouvoir prétendre disposer d’une majorité absolue au soir du 7 juillet. Les projections de la future Assemblée nationale présentées depuis dimanche soir ne sont pas gravées dans le marbre, mais le scenario reste probable. Car la forte hausse de participation par rapport à 2022 était d’abord une hausse des voix pour l’extrême-droite. Car les Français n’ont pas souhaité « rectifier » leur vote massif pour le Rassemblement national lors des élections européennes. Car ils ont confirmé le résultat qui a précipité la dissolution et ces législatives anticipées. La « clarification » voulue par Emmanuel Macron face à ce qu’il appelle « les extrêmes » a le mérite d’être claire. Ni-ni ? Si, si ont répondu les Français.

Plus de 300 triangulaires étaient possibles au soir du second tour. Après plus d’une centaine de désistements recensés ce lundi en fin de journée, ce chiffre pourrait diminuer de moitié. Des désistements venus en majorité des candidats du Nouveau Front Populaire, et une partie venue des candidats du camp présidentiel où les avis ne sont pas alignés en cas de triangulaire impliquant La France Insoumise. Cette dernière ligne droite, où se dessinent les choix qui s’offriront dimanche aux Français, est historique. 48 heures décisives. Avant un grand saut vers l’inconnu.