Surfant sur la vague des Européennes, le RN est désormais non seulement une force incontournable du paysage politique mais il peut aussi en être la première. À tel point qu’il est le seul à prétendre à la majorité absolue. Que cela nous plaise ou non tant ses approches et analyses peuvent être contestables.

À force de minimiser son score, de le reléguer à un parti incapable de gouverner, bref de se voiler la face sur sa capacité à être crédible aux yeux de l’opinion pour diriger, de la France rurale à la France des quartiers en irriguant toutes les classes sociales, ses adversaires payent en 2024 la note. 2022 avait été un avertissement sans frais. Cette fois, les Français ont envoyé un message de défiance à l’égard du Président, de son camp étrillé et plus largement de partis à la stratégie illisible.

Face au mur, la réponse des opposants au RN est pourtant la même. Déclencher un plan Orsec avec un front républicain. Emmanuel Macron dont le coup de poker de la dissolution est un échec a été le premier à l’appeler. Ensuite, les uns et les autres ont multiplié les appels aux barrages, aux alliances, aux désistements. Avec, un caillou dans la chaussure de beaucoup, LFI et Jean-Luc Mélenchon.

Le peuple a parlé. Est-il encore prêt à entendre cet appel au rassemblement des forces les plus hétéroclites ? Est-il prêt à faire confiance à ceux qui multipliaient, il y a encore 3 jours, les déclarations hostiles entre eux et qui continuent de mettre des bémols selon l’origine du candidat en face du RN ? Ils ont 6 jours pour faire entendre une musique d’un front républicain qui a du sens, qui n’est pas juste un remix d’un vieux tube du passé face à un parti que de nombreux Français considèrent désormais tout aussi républicain qu’eux.

Cette semaine le front républicain contre le RN survivra ou livrera son dernier souffle auprès d’un peuple qui a encore demandé une autre approche.