Édito | Léa Boschiero Débat raté face à Trump : Biden, l’heure du doute

L'Est Républicain - 30 juin 2024 à 06:00 - Temps de lecture :
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Photo Alexandre Marchi
Photo Alexandre Marchi

« Les mauvais débats, ça arrive ». Quand l’ancien président américain Barack Obama vole au secours de son ex V-P Joe Biden, c’est que l’heure est grave. Les États-Unis sont aussi plongés dans la course aux élections, et depuis vendredi c’est un peu panique à bord chez les démocrates. Car l’actuel président Joe Biden, 81 ans, candidat à sa réélection, a délivré une prestation douloureuse jeudi soir lors d’un débat télévisé contre le candidat des Républicains, l’ancien président Donald Trump. Douloureux car il est apparu affaibli, peinant à finir ses phrases, presque désorienté. L’avalanche de mensonges et contre-vérités déroulées en face par Trump, récemment condamné par la justice américaine dans l’affaire Stormy Daniels , est passée totalement au second plan.

Tandis que Barack Obama assurait la défense de Biden sur X, le New York Times prenait position de manière historique en appelant le locataire de la Maison blanche à ne pas se représenter. Ce « président admirable » n’étant plus en capacité de battre Trump selon le comité de rédaction de l’influent journal. The Atlantic, autre média américain, a adopté le même positionnement : « Il est temps de partir, Joe ».

Après ce débat qui a frisé le pathétique - les deux candidats se sont invectivés pour savoir qui était le meilleur… au golf - les capacités de Joe Biden vont désormais alimenter toutes les discussions jusqu’à la convention du parti démocrate le 19 août. Remplacer Biden dans la course à la réélection, est-ce possible ? Le président est en tout cas reparti en campagne dès le lendemain, reconnaissant qu’il ne parlait « pas aussi facilement qu’autrefois » mais rejetant l’idée d’un retrait. L’entourage de Biden essaie de se rassurer. En face, c’est Trump « le menteur » qui met en danger la démocratie américaine. Et puis novembre c’est loin. L’impact désastreux du débat se sera estompé d’ici là. Rien n’est moins sûr…