Édito | Benoît Gaudibert L’été de Flirt

L'Est Républicain - 06 juil. 2024 à 06:00 - Temps de lecture :
 | 
Photo Alexandre Marchi
Photo Alexandre Marchi

Voilà l’été ! Difficile à croire, mais les vacances scolaires débutent ce samedi. Il est vrai qu’entre une météo pour le moins incertaine, le choc des législatives ou le stress du Bac, pas grand monde n’a l’esprit tourné vers les congés. On parle même d’un regain estival du Covid-19 dû au bien nommé variant… « Flirt ». C’est de saison. Selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, les réservations d’hôtels ont chuté dès le lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée, comme si l’incertitude sur l’avenir du pays avait contraint les Français à différer leurs projets. La baisse du pouvoir d’achat, qui les incite plus à se serrer la ceinture qu’à boucler leur ceinture de sécurité, n’a rien arrangé. Ils seront moins nombreux à partir cette année et leur budget vacances sera revu à la baisse par rapport à 2023. Même en ébullition et déprimée, la France reste malgré tout la première destination touristique au monde, en premier lieu pour les Français.

Pour ceux qui ont la chance de partir, ou au moins de prendre des congés à la maison, les vacances offrent une pause régénératrice et nécessaire, une parenthèse dans notre quotidien d’immédiateté et d’urgence perpétuelle. Les psychologues soulignent même les vertus de l’ennui, cette sensation de torpeur qu’on ressent parfois, au cœur du mois de juillet, affalé sur son canapé devant le Tour de France ou écrasé de chaleur sur son transat. S’ennuyer, c’est l’occasion de se recentrer sur soi-même et ses proches, phosphorer sur ses projets pour la rentrée, couper avec l’hystérie du monde. Bref, il faut profiter de l’été pour lâcher son smartphone et faire l’expérience du vide même si, on le concède volontiers, il est compliqué d’avoir le cœur léger dans un contexte politique aussi anxiogène. Mais depuis quelques années, hélas, les risques et les crises ne prennent pas beaucoup de vacances…