Décoration

Bienvenue dans le ranch (très) glamour de Kirsten Dunst

En collaboration avec la décoratrice Jane Hallworth, l’actrice Kirsten Dunst s’est aménagé une maison à la frontière de la country et du rock’n roll.
Bienvenue dans le ranch  glamour de Kirsten Dunst
Photo Laure Joliet / Stylisme Colin King

Côté jardin, des succulentes et des palmiers typiques de la flore californienne.

Photo Laure Joliet / Stylisme Colin King

Kirsten Dunst – muse de Sofia Coppola – et la décoratrice d’intérieur Jane Hallworth se connaissent depuis plus de vingt ans. L’actrice américano-allemande n’avait alors que 18 ans quand elle a rencontré Jane Hallworth par l’intermédiaire de ses sœurs, les stylistes de stars hollywoodiennes, Nina et Clare Hallworth. La jeune diplômée d’une université britannique venait tout juste de débarquer en Californie. Quelques années plus tard, alors que Jane Hallworth commence à s’imposer dans le monde de la décoration intérieure, Kirsten Dunst se tourne vers elle pour concevoir sa première maison à Los Angeles, sur les collines de Hollywood.

Dans la salle à manger, sous un plafond en bois à poutres apparentes, autour de la table, des chaises tapissées d’un cuir bleu qui reprend les teintes du tapis.

Photo Laure Joliet / Stylisme Colin King

« Ni les vêtements ni les belles voitures ne m’intéressaient, uniquement ma première maison. Jane m’a tout appris sur le mobilier et le design. J’ai vraiment été son élève dans ce domaine », reconnaît l’actrice, qui se qualifie de curieuse et n’hésite pas à exprimer sa reconnaissance envers Jane Hallworth. « Kirsten a travaillé avec les meilleurs créateurs de costumes et de décors du monde. Elle a un œil incroyablement poétique et s’inspire des plus belles choses. Pour elle, il n’était question de style mais de vision qu’elle se faisait de sa maison, explique la décoratrice. Je ne l’ai pas orientée vers des pièces de mobilier sans intérêt : nous n’avons pas acheté grand-chose mais ce que nous avons choisi était ce qui se faisait de mieux ! » Et, en effet, de nombreuses pièces acquises au cours de cette première collaboration il y a vingt ans figurent toujours dans la nouvelle maison californienne de l’actrice de Virgin Suicides, à l’instar d’un ensemble de chaises en acier tapissés de cuir bleu signées Gio Ponti et d’un lustre en cristal Baguès en forme de navire. 

Kirsten Dunst dans sa cuisine aux briques aubergine (Waterworks), tomettes en terracotta (Chateau Domingue), crédence et marbre (Compas Stone).

Photo Laure Joliet / Stylisme Colin King

Son ranch des années 1930 se trouve dans la vallée de San Fernando, où elle vit avec son compagnon, l’acteur Jesse Plemons, qui a incarné Robert Daly – codeur de génie et commandant de vaisseau spatial dans l’épisode USS Callister de la série Black Mirror. Le ranch est également occupé par le fils du couple, Ennis, 3 ans, et leur bébé James. Après avoir commencé par les aspects techniques de la rénovation, tels que le renforcement de la structure et l’installation de nouvelles fenêtres, Kirsten Dunst et Jane Hallworth ont équipé leur maison de nombreux meubles et objets spécifiquement liés à la vie et la carrière de la maîtresse des lieux. « J’ai fait cette acquisition pendant ma période Spider-Man », s’amuse Kirsten Dunst, en désignant un fauteuil du designer danois Frits Henningsen. « Le tableau de Marie-Antoinette réalisé par la portraitiste Elizabeth Peyton date, comme on peut s’y attendre, de l’époque où j’incarnais l’ancienne reine de France », poursuit-elle, se référant à son rôle inoubliable dans le biopic de 2006 réalisé par Sofia Coppola. 

La cuisine aux murs habillés de carreaux muraux (Waterworks). L’îlot est revêtu de marbre Rojo Cehegin (Compas Stone). Le tabouret est de Pierre Jeanneret (Galerie Half) et l’étagère Cubby de Nickey Kehoe. Robinetterie (Gamme Viking).

Photo Laure Joliet / Stylisme Colin King

Mais les plus grandes excentricités du ranch sont probablement les objets de la famille de Kirsten Dunst. Les maquettes de navires antiques qui ornent le salon et la salle à manger, par exemple, ont été assemblées par son grand-père. La couronne de deuil à plumes blanches est l’œuvre de sa grand-tante. Le dernier ajout à la collection de trésors familiaux est un morceau de bois peint par le tout jeune Ennis, que Jane Hallworth a suggéré d’encadrer au-dessus du canapé du salon. On trouve aussi un petit oiseau en bois offert à l’actrice par Jane Campion, qui a réalisé The Power of the Dog, présenté en avant-première le 21 novembre à la Mostra de Venise, avant sa diffusion sur Netflix. Dans cette histoire d’amour et de cruauté qui se situe dans le Montana des années 1920, Kirsten Dunst joue aux côtés de l’acteur britannique Benedict Cumberbatch et de Jesse Plemons. « Jesse était un célibataire endurci quand je l’ai rencontré. C’est moi qui ai fait entrer la décoration dans sa vie », se targue-t-elle. Effectivement, la présence de son compagnon est bien tangible. 

Dans le salon, sous un lustre monumental (Blackman Cruz) et devant un canapé fabriqué sur mesure et recouvert d’un tissu en lin (Thomas Lavin), une longue table basse, une paire de fauteuils club d’Erik Karlström (Lief Gallery), un fauteuil noir du designer danois Frits Henningsen (circa 1950) et un fauteuil corail Clam de Philip Arctander (JF Chen).

Photo Laure Joliet / Stylisme Colin King

Chaque pièce contient des objets du Texas, l’État où il est né. Des guitares à foison, deux pianos – un Steinway, un Wurlitzer – et un ancien orgue de salon qui aurait appartenu à Brian Wilson, le bassiste des Beach Boys. Autant de témoins de la passion de l’acteur pour la musique. « On trouve dans ces lieux une touche de l’esthétique cow-boy de Jesse mixée aux pièces plus glamour de Kirsten. Nous avons tout mélangé pour obtenir le bon cocktail », explique Jane Hallworth. Mélange particulièrement sensible dans le salon, où un grand lustre en cuivre évoquant des éperons de botte surplombe des meubles signés Philip Arctander et Jacques Adnet. Idem sur la crédence de la cuisine où une composition de tons aubergine et roux rappelle les motifs d’un bandana de cow-boy. « J’aime l’association du féminin, du masculin et d’objets patinés par le temps – tout ce qui suscite un lien émotionnel, résume Kirsten Dunst. Notre maison est aussi un lieu de rassemblement, où tout le monde vient manger, boire, nager, faire de la musique. Au bar l’ambiance bat toujours son plein. Nous voulons que les gens passent un bon moment. Et comme nous aimons la beauté, rien n’est trop précieux. » Quand on lui demande si elle et son partenaire ont aujourd’hui des projets de rénovation, Kirsten Dunst répond : « Pas de notre côté, non... mais je suis persuadée que Jane Hallworth a déjà sa petite idée sur la question. »

Dans la chambre principale, face au lit, un banc de Nickey Kehoe et un fauteuil de Kaare Klint. Cabinet (BDDW). Lustre en cristal des années 1930 (Blackman Cruz). Tissu de rideau Tibor (Thomas Lavin). Tapis Sultanabad tissé.

Photo Laure Joliet / Stylisme Colin King

Dans la chambre d'enfant, une suspension vintage d’Erik Höglund. Les murs sont recouverts d’un papier peint August Wallpaper. Stores bateaux en velours (Hollywood At Home).

Photo Laure Joliet / Stylisme Colin King

Autour de la piscine, sur le rebord en teck (Terremoto), des tables-tabourets en bois (Angel City Lumber) entourent des chaises longues (Eco Outdoor).

Photo Laure Joliet / Stylisme Colin King