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Littérature de langue anglaise sur les explorations

Ces documents renferment les premières descriptions du paysage canadien rédigées par des Européens et rapportent l'expérience des découvreurs.
McClure, sir Robert
McClure accomplit le voyage exploratoire que Franklin a tenté en vain d'accomplir et qui a provoqué sa mort. Il relie la route du voyage de pénétration de Parry à partir de l'Est à la route du levée littoral de Franklin, à partir de l'Ouest (avec la permission de la National Portrait Gallery).

Littérature de langue anglaise sur les explorations

 Même si les récits sur les premiers voyages d'EXPLORATION géographique au Canada n'ont aucune ambition littéraire, ils présentent un intérêt certain, car il constituent la base de notre littérature.

Quêtes, voyages et découvertes

Ces documents renferment les premières descriptions du paysage canadien rédigées par des Européens et rapportent l'expérience des découvreurs. Leur intérêt ne se limite pas au contexte canadien; les auteurs abordent aussi des thèmes universels déjà traités par Homer et Melville : la recherche de nouveaux horizons, les voyages et les découvertes, entre autres.

 Depuis les années 60, on ne cesse de reconnaître l'influence des récits d'exploration sur la prose et la poésie modernes. Des spécialistes en littérature publient les textes d'Alexander MACKENZIE et de David THOMPSON et on trouve maintenant dans les anthologies canadiennes des extraits des écrits de Jacques CARTIER, d'Alexander HENRY, de Samuel HEARNE, pour ne citer qu'eux. Grâce à cette reconnaissance, la théorie selon laquelle les oeuvres d'une poignée d'immigrants du XIXe siècle serait à l'origine de la littérature canadienne prend une autre dimension.

TheLes premières explorations se font en trois endroits, par voie de terre : de Montréal à la baie d'Hudson, zone de la TRAITE DES FOURRURES; dans les îles de l'Arctique, où les explorateurs recherche le PASSAGE DU NORD-OUEST; et le long de la côte du Pacifique, où les Anglais, les Espagnols, les Américains et les Russes chassent les loutres de mer, réduisant dangereusement leur nombre. Les pelleteries sont le sujet de nombreux écrits intéressants, particulièrement pour les géographes et les historiens. Chose curieuse, ces textes traitant d'intérêts mercantiles sont plus littéraires que ceux sur le passage du Nord-Ouest, un sujet pourtant moins matérialiste.

Voir avec le regard des explorateurs

Ce phénomène s'explique par le fait que la traite de la fourrure acceptait les particularités de chacun tant qu'elles ne nuisaient pas aux profits. Nombre de ces récits, particulièrement Journey from Prince of Wale's Fort in Hudson's Bay to the Northern Ocean (1795) de Hearne et l'ouvrage inachevé de Thompson, Travels, peuvent être élevés au rang d'oeuvres littéraires, car ils laissent transparaître la personnalité et les qualités de conteur de leurs auteurs. Ainsi, l'horreur ressentie par Hearne alors qu'il assiste, impuissant, au massacre d'un camp d'Inuits par ses compagnons Indiens devient nôtre, non pas à cause de l'événement en lui-même, mais parce que le texte nous fait partager l'émotion de l'explorateur et nous permet de voir par le biais de son regard.

Beaucoup d'autres ouvrages sur la traite des fourrures, comme Voyages from Montreal (1801) de Mackenzie, Travels and Adventures (1809) d'Alexander Henry, père, et le livre satirique The Fur Hunters of the Far West (1855) d'Alexander ROSS ont une valeur littéraire dans la mesure où ils offrent un point de vue narratif convainquant et qu'ils ont servi de modèle aux écrivains qui ont suivi.

Il en est de même en ce qui concerne les textes sur le passage du Nord-Ouest. The Strange and Dangerous Voyage of Captain Thomas James (1633) possède une valeur intrinsèque en raison de ses descriptions vivantes de l'hiver dans l'Arctique. L'expédition de James étant financée par des fonds privés, il est libre, comme les commerçants de fourrures, de donner son point de vue. Toutefois, même si la quête offre des possibilités dramatiques et imaginaires considérables, elles sont peu exploitées, sauf pour quelques récits. Cela est dû au fait que les auteurs n'ont pas été capables de créer des voix humaines pour raconter les expériences qu'ils ont vécues.

Cette déficience

  dans les récits du XIXe siècle peut être attribuée, en grande partie, à l'influence de l'AMIRAUTÉ britannique qui contrôle l'EXPLORATION DE L'ARCTIQUE de 1818 à 1859. L'Amirauté exige de ses officiers un regard objectif et impersonnel, ce qui sert bien les intérêts de la marine, mais laisse peu de place à la dimension subjective de la littérature. Les récits suivants ont tous souffert de ces contraintes : Voyage of Discovery (1819) de John Ross, Journal of a Voyage for the Discovery of a Northwest Passage (1821) de W.E. PARRY et The Discovery of the North-West Passage (1856) de Robert MCCLURE.

Johann Miertsching, un missionnaire morave qui voyage à bord du navire de McClure en qualité d'interprète, écrit un journal rempli d'émotions et d'évocations que McClure tente en vain de faire disparaître. La compassion et la sensibilité de l'auteur face aux souffrances endurées lors du désastreux voyages de 1850 à 1854 sont traduites dans son journal avec toute la liberté voulue grâce à l'indépendance que lui garantit son statut de civil.

Catalyseurs

Tous ces écrits ont d'autres qualités littéraires. Certains ont joué un rôle de catalyseur pour des oeuvres romanesques et les récits sur le passage du Nord-Ouest ont un caractère épique si on les lit l'un à la suite de l'autre. Cependant, la valeur intrinsèque d'une oeuvre dépend pour beaucoup de l'image que l'on se fait de l'auteur ou du narrateur.

Voir aussi LITTÉRATURE DE VOYAGES.