Améliorer la vie des chauve-souris, améliorer la nôtre

Les chauves-souris sont des créatures à la fois mystérieuses et familières. Bien qu’elles soient souvent mal comprises, une chose est claire. Des millions d’autres chauves-souris pourraient périr dans les années à venir à cause d’un champignon qui cause le syndrome du museau blanc. Parcs Canada travaille avec de nombreux groupes pour surveiller les chauves-souris. En comprenant mieux les chauves-souris et leur habitat, nous pouvons contribuer à leur rétablissement.

Protéger les chauves-souris et leur habitat

Il existe plus de 1 400 espèces de chauves-souris dans le monde. Le Canada compte 18 espèces de chauves-souris. Parmi elles, 13 espèces sont présentes dans 37 parcs nationaux et 5 lieux historiques nationaux. Venir en aide aux chauves-souris est une partie importante du travail de conservation de Parcs Canada. Nous travaillons avec des partenaires à l’échelle du pays pour protéger les chauves-souris et leurs habitats.

Une carte du Canada montrant les lieux gérés par Parcs Canada qui effectuent des travaux de surveillance des chauves-souris, représentés par des polygones verts avec des étiquettes de site.

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Une carte des lieux gérés par Parcs Canada qui effectuent des travaux de surveillance des chauves-souris

Trois employés de Parcs Canada se tiennent debout à l’extérieur, souriants, près d’un poteau auquel sont fixés un conteneur spécial et une affiche sur les chauves-souris.
Le personnel de Parcs Canada installe une station de surveillance acoustique pour écouter les chauves-souris. Photo : Jared Tomie/Parcs Canada

Parcs Canada prend de nombreuses mesures pour mieux comprendre, conserver et protéger les chauves-souris. Par exemple, nous :

  • mettons en œuvre des protocoles de surveillance des chauves-souris
  • utilisons diverses techniques d’étude pour définir les espèces de chauves-souris et leur habitat important
  • suivons la propagation du syndrome du museau blanc (SMB)
  • créons et suivons les pratiques exemplaires de gestion des chauves-souris dans les bâtiments et autres structures
  • promouvons la conservation de l’habitat des chauves-souris. Et lorsque des habitats importants sont perdus, nous les remplaçons par des habitats de rechange, comme des boîtes à chauve-souris
  • élaborons des programmes de sensibilisation à l’intention des propriétaires et du public afin de les informer sur les chauves-souris et de susciter l’enthousiasme pour leur conservation

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L’équipe du parc national de la Mauricie aide à protéger et rétablir les populations de chauves-souris et leurs habitats. Elle collabore avec d’autres endroits administrés par Parcs Canada au Québec pour protéger trois espèces de chauves-souris en péril.

Regardez cette vidéo pour découvrir comment ils utilisent la surveillance acoustique pour étudier les chauves-souris!

La chauve-souris, une alliée à protéger

Transcription textuelle [Logo du castor de Parcs Canada]
[Des scientifiques de Parcs Canada vêtus de leur uniforme Parcs Canada vert foncé marchent dans la forêt et les herbes longues au parc national Forillon.]
[Antoine s’adresse directement à la caméra tandis qu’en arrière-plan ses collègues observent un édifice au moyen de jumelles.]
Je m’appelle Antoine Plouffe Leboeuf.
Je suis scientifique des écosystèmes au parc national Forillon et je vais vous parler de notre travail de conservation réalisé sur les chauves-souris.
[Titre] Notes de terrain : La chauve-souris, une alliée à protéger.
[Antoine est debout parmi les longues herbes et s’adresse à la caméra tandis que deux autres membres du personnel de Parcs Canada installent de l’équipement de recherche derrière lui.]
Aujourd'hui, on est sur le terrain pour installer des enregistreurs d'ultrasons, pour pouvoir mesurer le taux d'activité des chauves souris dans le parc national Forillon.
[Des scientifiques de Parcs Canada, Steve et Michaël, sont debout dans les longues herbes tandis qu’ils installent leur matériel d’enregistrement sonore.]
[Porte-nom] Steve Pronovost, Agent en gestion des ressources, Parc national forillon
[Porte-nom] Michaël Ouellet, Étudiant en gestion des ressources, Parc national forillon
[On voit en accéléré des employés de Parcs Canada qui installent du matériel d’enregistrement sonore dans une forêt, près d’un cours d’eau. Le mât est installé dans le sol, à la verticale, et un appareil d’enregistrement carré y est attaché.]
Donc, les chauves souris émettent des sons inaudibles à l'oreille humaine,
mais qu'on peut mesure avec des appareils spécialisés.
[Steve s’accroupit au sol pour avoir une meilleure vue de l’écran de l’appareil d’enregistrement sonore.]
Et puis, pour pouvoir mesurer le taux d'activité dans notre parc,
on a placé nos appareils à proximité des sites d'alimentation.
[La caméra survole un cours d’eau à proximité, dans la forêt.]
Donc les chauves souris se nourrissent principalement d'insectes et donc c'est une bonne façon de placer les stations à proximité des cours d'eau, des marais et des étangs…des endroits où il y a beaucoup d'insectes.
[Maintenant que l’appareil d’enregistrement sonore est installé, les employés de Parcs Canada quittent en marchant le site de recherche.]
[Texte] Au Canada, les chauves-souris jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre écologique en contrôlant les populations d’insectes.
[Texte] Parcs Canada fait partie d’une communauté dynamique de chercheurs sur les chauves-souris à l’échelle du Canada.
[Texte] Nous travaillons avec des propriétaires fonciers privés, des universités et d’autres organismes de conservation pour mieux comprendre et protéger les chauves-souris.
En fait, pour protéger des espèces comme les chauves-souris,
ça prend un effort collectif, donc à Parc Canada on a mis en place une super belle collaboration
[Deux scientifiques de Parcs Canada sont debout à l’extrémité d’un quai au parc national de la Mauricie.]
[Emplacement] Parc national de la Mauricie
avec le parc national de la Mauricie,
[Deux scientifiques de Parcs Canada installent du matériel d’enregistrement sonore près de la côte à la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan]
[Emplacement] Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan
la réserve du parc national de l'Archipel des Îles Mingan
[Trois scientifiques de Parcs Canada sont debout près d’un appareil d’enregistrement sonore dans une forêt au parc national Forillon.]
[Emplacement] Parc national forillon
et avec nous, même, le parc national Forillon. Pour travailler à la conservation des chauves-souris et plus spécifiquement
[Une photo d’une petite chauve-souris brune suspendue dans une grotte.]
[Texte] La petite chauve-souris brune
sur trois chauves souris en péril : la petite chauve-souris brune,
[Une photo d’une chauve-souris nordique sur la main gantée d’un chercheur]
[Texte] La chauve-souris nordique
la chauve-souris nordique et la pipistrelle de l'Est.
Une photo d’une chauve-souris pipistrelle de l’est suspendue au plafond d’une grotte.
[Texte] La pipistrelle de l'est
La photo fait un gros plan sur la face de la chauve-souris, montrant une mycose blanche.
[Texte] Au Canada, les principales menaces pour les chauves-souris sont la perte d’habitat et une maladie fongique appelée le syndrome du museau blanc.
[Etiquette] Champignon (Preuve de maladie fongique)
[Texte] Notre objectif est d’aider au rétablissement des populations de chauve-souris en protégeant les sites d’hibernation, de maternités et les abris.
Nous suivons aussi la progression du syndrome du museau blanc.
[Etiquette] Abri à chauve-souris
[Antoine s’adresse à la caméra tandis que derrière lui ses collègues utilisent des jumelles pour observer un édifice où des chauves-souris nichent dans le grenier.]
[Emplacement] Parc national forillon
On a réalisé des inventaires crépusculaires de l'observation de nos bâtiments
pour vérifier la présence des chauves-souris.
[Des scientifiques observent un vieil édifice blanc sur le bord de l’océan pour déceler des signes d’activité de chauves-souris tandis que le soleil se couche.]
On fait ça juste avant le coucher du soleil parce que c'est le moment que les chauves-souris choisissent généralement pour sortir aller chasser la nuit.
[Deux scientifiques de Parcs Canada, Josée et Valérie, observent un nichoir chauffant pour chauves-souris pour déceler des signes de la présence de chauves-souris.]
[Etiquette] Nichoir chauffant
[Porte-nom] Josée Blier, Agente en gestion des ressources, Parc national de la Mauricie
[Porte-nom] Valérie Turcotte-Blais, Technicienne en gestion des ressources, Parc national de la Mauricie
[Emplacement] Parc national de la Mauricie
Donc on a des jumelles, puis on observe les sorties potentielles pour éventuellement trouver nos fameuses chauves-souris.
[Texte] Comme à Forillon, d’autres sites de parcs canada au Québec recherchent, écoutent et surveillent régulièrement les chauves-souris.
[Josée s’approche d’une cabane en rondins et colle son oreille sur le mur extérieur, écoutant pour déceler le mouvement de chauves-souris à l’intérieur.]
[Emplacement] Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan
[Des scientifiques de Parcs Canada à la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan installent un appareil d’enregistrement sonore près de la rive.]
Ce soir, on réalise des inventaires mobiles de chauves souris.
[Des scientifiques de Parcs Canada au parc national de la Mauricie préparent un véhicule pour faire des relevés acoustiques en installant un microphone sur un mât et en l’attachant à l’extérieur du véhicule.]
[Emplacement] Parc national de la Mauricie
Pour ce faire, on fixe un micro sur une perche qu'on va faire sortir du véhicule, puis on va rouler sur une route qui traverse le parc.
[Antoine s’adresse à la caméra tandis que derrière lui un membre du personnel de Parcs Canada attache un microphone sur un long mât à un camion de Parcs Canada.]
[Emplacement] Parc national de la Mauricie
[Un camion de Parcs Canada circule dans le noir avec ses phares allumés et un microphone attaché au capot du véhicule.]
Ça va nous permettre de documenter toutes les chauves souris rencontrées qui vont être détectées par notre enregistreur.
[Un scientifique de Parcs Canada est assis à l’avant du véhicule dans le noir, avec un ordinateur portable allumé, et il enregistre les cris ultrasons des chauves-souris captés par le microphone.]
Puis cet inventaire là nous donne une idée de l'abondance relative des chauves-souris trouvées dans le parc.
[Antoine et un autre membre du personnel de Parcs Canada marchent parmi les longues herbes dans une forêt pour récupérer l’appareil d’enregistrement qu’ils ont installé plusieurs jours plus tôt.]
Donc aujourd'hui, on est venu démobiliser la station, l'enregistreur fixe.
Ça fait dix nuits que l'appareil prend des enregistrements de chauves souris et on pense qu'on va avoir plusieurs enregistrements parce que la température a été bonne.
[Porte-nom] Marie-Soleil Pétrin, Agente en gestion des ressources, Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan
[Porte-nom] Adam Desjardins, Agent en gestion des ressources, Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan
[Emplacement] Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan
[Des scientifiques de Parcs Canada, Marie-Soleil et Adam, marchent pour récupérer l’appareil d’enregistrement sonore qui a été installé dans la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan.]
Il a fait chaud, il n'y a pas eu de pluie et puis les vents étaient quand même relativement faibles.
Donc les conditions idéales pour avoir les chauves-souris sur notre site.
[Des scientifiques à la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan et au parc national Forillon retirent les cartes mémoires SD des appareils d’enregistrement afin que les enregistrements puissent être analysés.]
Et donc aujourd'hui, on défait la station et on va pouvoir aller chercher les données d'enregistrement qui vont se trouver dans une carte SD.
On va pouvoir faire analyser à l'aide d'un logiciel spécialisé par la suite.
[Une scientifique de Parcs Canada au parc national de la Mauricie analyse un enregistrement sonore de chauve-souris sur son ordinateur. Un graphique est visible dans le coin gauche supérieur et montre les ondes sonores d’écholocation de la chauve-souris.]
[Etiquette] Un extrait sonore d'une chauve-souris utilisant l’écholocation pour trouver de la nourriture. L’extrait a été ralenti afin d'être audible par l'oreille humaine.
[Antoine s’adresse directement à la caméra tandis qu’il s’agenouille dans la forêt là où l’appareil d’enregistrement sonore était placé.]
Donc en travaillant ensemble et en plus, on travaille aussi en collaboration avec les autres organismes de conservation de l'Amérique du Nord,
on augmente nos chances de succès pour protéger cette espèce.
[Un employé de Parcs Canada est assis dans un véhicule au parc national de la Mauricie et analyse des enregistrements de chauves-souris sur son ordinateur.]
[Des scientifiques de Parcs Canada à la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan retournent à leur bateau, ancré sur la côte, afin de retourner sur la terre ferme après avoir récupéré les données d’enregistrement de chauves-souris.]
[Un drone survole le personnel de Parcs Canada qui travaille à un site de surveillance des chauves-souris dans un endroit isolé de la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan.]
[Texte] Apprenez-en davantage sur la conservation des chauves-souris à Parcs Canada : parcscanada.gc.ca/chauve-souris-canada
[Écran de fin qui dirige le public vers des vidéos connexes.]
Logo de Parcs Canada
Le mot-symbole « Canada »

Sautez plus bas et découvrez les nombreuses façons dont Parcs Canada travaille pour protéger les chauves-souris.

Mammifères volants nocturnes

Les chauves-souris sont nocturnes et sont les seuls mammifères qui peuvent voler. Elles peuvent « voir avec leurs oreilles » pendant leur vol en émettant des ultrasons. On nomme cette aptitude l’écholocalisation. Les gens ne peuvent pas entendre les cris des chauves-souris sans utiliser des appareils d’enregistrement acoustique spéciaux. Cela rend l’étude des chauves-souris délicate, mais intéressante!

Une série de deux photos montrant une chauve-souris en vol pendant la nuit.
La pipistrelle de l’Est, une espèce en voie de disparition, en vol.
Photos : Sherri et Brock Fenton

Une fois que l’on commence à étudier les chauves-souris, on s’y attache beaucoup. Ce sont des animaux très charismatiques. Les chauves-souris sont en fait plus proches génétiquement des grizzlis que des souris. Elles vivent longtemps et n’ont qu’un seul petit par an.

Barb Johnston
écologiste de la faune, parc national Banff

Les chauves-souris ont des besoins uniques en matière d’habitat à différents moments de la journée, de la saison et de l’année. Par exemple :

  • en été, les chauves-souris se perchent dans les forêts matures, les bâtiments et près des plans d’eau
  • de nombreuses colonies de chauves-souris hibernent l’hiver dans des endroits frais et humides, comme les grottes
  • Les femelles chauves-souris ont également besoin de gîtes de maternité présentant des niveaux de température et d’humidité particuliers pour mettre bas et élever leurs petits

Ces besoins varient selon les espèces.

Une rivière coule à travers une forêt verte.
Habitat accueillant pour les chauves-souris avec de l’eau et des forêts. Photo : Lori Phinney, Institut de recherche du Mersey Tobeatic
Une chauve-souris grise à la face brune se repose la nuit sur le tronc d’un arbre, tournée vers le haut.
Une chauve-souris cendrée. Photo : Jordi Segers, Réseau canadien pour la santé de la faune
Une chauve-souris brune et beige est suspendue à l’envers à un mur de pierre.
La pipistrelle de l’Est, une espèce en voie de disparition, dans une grotte. Photo : Jordi Segers, Réseau canadien pour la santé de la faune

Pourquoi nous avons besoin des chauves-souris

Les chauves-souris jouent un rôle important dans l’écosystème en étant un moyen efficace de lutte contre les parasites. La petite chauve-souris brune (Myotis lucifugus) peut dévorer 600 insectes en une heure, dont des moustiques, des papillons de nuit et des coléoptères. Leur service de régulation des insectes nuisibles (en anglais seulement) est évalué aux États-Unis, à plus de 3,7 milliards de dollars chaque année.

La petite chauve-souris brune était autrefois l’espèce de chauve-souris la plus abondante dans la région. Depuis l’arrivée du syndrome du museau blanc, elle est maintenant l’une des plus rares. Ainsi, les effets sur l’écosystème au niveau de la chaîne alimentaire ne sont pas bien connus.

Daniel Gallant
écologiste, parc national Kouchibouguac

Les chauves-souris réduisent la nécessité de recourir aux pesticides chimiques pour traiter les cultures. Cela coûte moins cher aux agriculteurs, réduit la pollution de l’environnement et contribue à la sécurité alimentaire. Dans les pays tropicaux, les chauves-souris sont même connues pour polliniser des cultures importantes comme les mangues, les bananes et l’agave bleu (avec lequel on fait la tequila)!

Une chauve-souris brune sur le tronc d’un arbre tient un gros insecte rayé dans sa bouche.
La chauve-souris nordique (Myotis septentrionalis), une espèce en voie de disparition, avec un insecte de nuit dans sa bouche. Photo : Sherri et Brock Fenton

Éclosion mortelle d’une maladie de la faune

Les chauves-souris qui hibernent, comme la petite chauve-souris brune, étaient autrefois un spectacle familier dans le ciel au crépuscule dans l’Est du Canada. Pourtant, des millions de chauves-souris hibernantes en Amérique du Nord sont mortes d’une maladie fongique qui cause le syndrome du museau blanc. De nombreux experts considèrent le syndrome du museau blanc comme la pire épidémie de la faune sauvage des temps modernes.

Le syndrome du museau blanc doit son nom au duvet blanc qui se développe sur le museau, les oreilles et les ailes des chauves-souris infectées. Les chauves-souris infectées se réveillent tôt et à plusieurs reprises de leur hibernation, ce qui les amène à utiliser leurs précieuses réserves de graisse pour l’hiver. Incapables de chasser les insectes dans le froid de l’hiver, les chauves-souris meurent souvent de faim.

La maladie se développe dans les environnements frais et humides. Elle se répand dans de nombreux endroits où les chauves-souris hibernent, comme les grottes. Le syndrome du museau blanc se transmet facilement entre les chauves-souris lorsqu’elles se blottissent les unes contre les autres pendant l’hibernation.

Une épidémie de syndrome du museau blanc peut tuer 99 % des chauves-souris d’une colonie.

De nombreuses chauves-souris regroupées sont suspendues à la paroi d'une grotte.
Chauve-souris en hibernation dans une grotte. Photo : Jordi Segers, Réseau canadien pour la santé de la faune
Une chauve-souris brune avec du duvet blanc sur le museau, les oreilles et les ailes est suspendue à un mur de pierre.
Une petite chauve-souris brune est infectée par le syndrome du museau blanc. Photo : Hugh Broders, l'Université de Waterloo

En 2009, le syndrome du museau blanc a fait chuter les populations de trois espèces de chauves-souris différentes. En 2014, trois espèces de chauves-souris ont été inscrites sur la liste des espèces en voie de disparition du COSEPAC. Il s’agit des espèces suivantes :

  • la petite chauve-souris brune
  • la chauve-souris nordique
  • la pipistrelle de l’Est (pesant l’équivalent d’une pièce de 2 $)
Une chauve-souris brune est suspendue à l’envers à une plante de couleur dorée la nuit.
La chauve-souris nordique, une espèce en voie de disparition. Photo : Ian Harte/Parcs Canada
Gros plan sur le visage d'une chauve-souris brune.
La pipistrelle de l’Est, une espèce en voie de disparition. Photo : Sherri et Brock Fenton
Une chauve-souris brune se repose pendant la journée sur le tronc d’un arbre, tournée vers le bas.
La petite chauve-souris brune, une espèce en voie de disparition. Photo : Jordi Segers, Réseau canadien pour la santé de la faune

Depuis, le syndrome du museau blanc s’est répandu dans l’Est du Canada, et se dirige vers l’Ouest. Si la maladie continue à se propager au rythme actuel, toutes les chauves-souris hivernantes du Canada pourraient être infectées d’ici 12 à 18 ans. Les experts estiment que sans la mise en œuvre de mesures de rétablissement, le Canada pourrait perdre toutes ses chauves-souris cavernicoles.

Une chauve-souris brune regarde en l’air, la bouche ouverte, alors qu’elle se repose sur une paroi rocheuse sur laquelle pousse de la mousse jaune.
Une chauve-souris cavernicole. Parcs Canada met également en œuvre les protocoles de décontamination lorsqu’il effectue des recherches dans les grottes afin de ralentir la propagation du syndrome du museau blanc. Photo : Ian Harte/Parcs Canada
Many bats cluster together in a group while hanging from a cave ceiling.
Des chauves-souris qui hibernent dans une grotte. Photo : Jordi Segers, Réseau canadien pour la santé de la faune

Actions sur le terrain – et dans les airs

Parcs Canada surveille et mène des recherches sur les chauves-souris afin d’améliorer leurs chances de rétablissement. Un avantage supplémentaire de protéger les chauves-souris est de préserver les services précieux qu’elles fournissent. Nous collaborons avec de nombreux groupes pour mieux comprendre les chauves-souris, notamment :

  • d’autres ministères et organismes fédéraux
  • des gouvernements provinciaux
  • des groupes autochtones
  • des organisations non gouvernementales
  • des chercheurs universitaires
  • des bénévoles et scientifiques citoyens
Une chauve-souris brune s’accroche au tronc d’un arbre la nuit tandis qu’elle regarde au loin à droite.
La chauve-souris nordique, une espèce en voie de disparition. Photo : Jordi Segers, Réseau canadien pour la santé de la faune
Une très petite chauve-souris brune se repose sur le chapeau d’un employé de Parcs Canada.
La chauve-souris nordique. Photo : Ian Harte/Parcs Canada

Dans tout le pays, les experts en conservation de Parcs Canada mettent activement en œuvre des stratégies de rétablissement des chauves-souris. En voici quelques-unes :

Surveillance et relevé des chauves-souris

Parcs Canada travaille en étroite collaboration avec le Le programme nord-américain de surveillance des chauves-souris (NABat). Cette initiative multi-agences couvre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Parcs Canada suit les protocoles du NABat pour recueillir des données sur les chauves-souris :

  • enregistrement acoustique pour la surveillance
  • dénombrement des colonies de maternité pour en savoir plus sur les femelles chauves-souris et leurs petit
  • dénombrement des hibernacles pour connaître leurs sites d’hibernation
  • pose de filets et le marquage des chauves-souris afin de vérifier leur sexe et leur état de santé, et de les suivre en toute sécurité
Une toute petite chauve-souris brune se repose sur la main gantée d’un expert en faune formé.
La petite chauve-souris brune, une espèce en voie de disparition, lors d’un examen de santé. L’Agence travaille également avec des partenaires pour élaborer des protocoles de manipulation sécuritaire des chauves-souris. Seuls des experts en faune formés peuvent manipuler des chauves-souris. Photo : Jared Tomie/Parcs Canada
Une chauve-souris de couleur noire et grise, avec une bague blanche autour de la patte, se repose la nuit sur un arbre recouvert de mousse.
La chauve-souris argentée porte un marquage alaire utilisé comme identifiant unique (comme une bague sur la patte d'un oiseau). Photo : Jordi Segers, Réseau canadien pour la santé de la faune

Les données que Parcs Canada recueille sont incluses dans le NABat, dans la mesure du possible. Ces données aident les gestionnaires à élaborer des mesures de conservation qui favorisent la santé et la survie des chauves-souris. Deux centres du NABat offrent des possibilités de collaboration régionale. Parcs Canada participe au centre du NABat de l’Atlantique et au nouveau centre du NABat en Alberta. D’autres centres du NABat sont également en train de se former au Canada.


Nous avons créé le groupe de travail sur les chauves-souris de l’Alberta afin d’améliorer la conservation des chauves-souris dans un paysage plus vaste et d’assurer une surveillance constante des chauves-souris. Ses membres comprennent tous les parcs nationaux de l’Alberta (Parcs Canada), le ministère de l’Environnement et des Parcs de l'Alberta, Alberta Biodiversity Monitoring Institute et l’Université de l’Alberta. Je suis toujours impressionnée par le travail accompli par la communauté de chercheurs sur les chauves-souris. Ce sont des gens vraiment passionnés et merveilleux.

Barb Johnston
écologiste de la faune, parc national Banff

Surveillance acoustique

La plupart des chauves-souris utilisent l’écholocalisation pour se déplacer, chasser, socialiser, etc. Leurs cris rebondissent sur les objets comme un écho lorsqu’ils se déplacent et chassent la nuit. Ce mode d’orientation donne aux chauves-souris des détails sur leur environnement, qu’elles utilisent pour éviter les obstacles et attraper des proies.

Illustration d’une forêt de nuit. Un microphone capte les fréquences sonores émises par une chauve-souris alors qu’elle chasse un insecte en vol.
Représentation illustrée d’un appareil de surveillance acoustique enregistrant les cris ultrasoniques des chauves-souris, connus sous le nom d’écholocalisation, émis lors de la navigation et de la chasse aux insectes

Étant donné que de nombreuses chauves-souris émettent des cris qui ne peuvent pas être entendus par les humains, Parcs Canada utilise du matériel d’enregistrement ultrasonique pour détecter et surveiller les chauves-souris. Nous utilisons ensuite un logiciel spécial qui transforme les enregistrements de chauve-souris en images du son, appelé sonogramme. Les sonogrammes nous permettent d’observer et d’écouter les sons émis par les chauves-souris. Cela nous permet de mieux comprendre et protéger les chauves-souris.

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C’est un peu comme écouter les chants des oiseaux... en ce sens que vous avez une idée générale de “qui” parle, comme une mésange ou un geai bleu. Le suivi d’une année à l'autre permet de savoir globalement si l’activité des chauves-souris évolue au fil du temps.

Dre Allison Moody
scientifique de l’écosystème, parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton

Le personnel de conservation utilise des sonogrammes pour aider à identifier les espèces de chauves-souris. Toutes les espèces de chauves-souris canadiennes écholocalisent, et chaque espèce a une signature d'appel différente. Par exemple, certains sont courbés comme des bâtons de hockey, tandis que d'autres sont en forme de V, comme les vallées de montagne. Ces enregistrements peuvent également nous indiquer comment les chauves-souris utilisent le territoire. Par exemple, une rafale de sons peut indiquer qu’un gîte d’hibernation, un site d’alimentation ou un gîte de maternité se trouve à proximité. Seuls des spécialistes en faune peuvent manipuler es chauves-souris, et il est difficile d’observer ces mammifères volants la nuit. L’enregistrement acoustique est un moyen moins invasif d’entendre les chauves-souris.

Regardez le sonogramme du cri d’une chauve-souris tricolore enregistré au parc national et lieu historique national Kejimkujik
Transcription textuelle

Une série d’appels continus émis par une chauve-souris tricolore (qui indique à la chauve-souris ce qui se trouve directement devant elle, comme un arbre ou un insecte). La chauve-souris passe d’un cri à haute fréquence à un cri à basse fréquence pour obtenir des détails sur les objets les plus proches. Les cris ou écholocalisations sont de plus en plus fréquents à mesure qu’il s’approche d’un objet. [Les intervalles entre les cris ont été condensés pour cet enregistrement]. Par Lori Phinney, chercheuse au Mersey Tobeatic Research Institute

Écoutez le cri d’une chauve-souris Myotis enregistré dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton
Un graphique de lignes verticales en pointillés représentant la hauteur des impulsions du cri des chauves-souris (en kilohertz) en fonction du temps (en millisecondes).
Transcription textuelle Une chauve-souris émet de nombreuses impulsions ultrasoniques sur plusieurs millisecondes lorsqu’elle se déplace dans l’air. Le ton de ce clip sonore a été abaissé et sa vitesse ralentie pour que nous puissions l’entendre. Les impulsions deviennent de plus en plus fréquentes au fur et à mesure que la chauve-souris se concentre sur une proie. Le clip se termine par un « bourdonnement frénétique », c’est-à-dire un ensemble dense de sons émis par la chauve-souris lorsqu’elle tente de capturer sa proie.
Écoutez le cri d’une chauve-souris argentée enregistré dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton
Un graphique composé de lignes répétées incurvées vers le bas, représentant la hauteur du cri de la chauve-souris (en kilohertz) au fil du temps.
Transcription textuelle Une série d’impulsions plus lentes se répercute au loin lorsque la chauve-souris cherche de la nourriture. Le ton de ce clip sonore a été diminué et sa vitesse ralentie pour nous permettre de l’entendre.

Ces sonogrammes ont été condensés dans le temps à des fins d’identification. Ils ne sont pas une représentation exacte des styles de cris en temps réel.

Recherche

Les partenariats de recherche permettent à Parcs Canada de collaborer sur des questions de conservation des chauves-souris de plus grande envergure. Les données obtenues grâce à la surveillance des chauves-souris avec les partenaires permettent d’orienter les mesures de conservation à l’échelle locale. Parcs Canada utilise la surveillance acoustique et d’autres techniques d’étude pour mieux comprendre :

  • les espèces de chauves-souris présentes sur chaque site afin de créer un inventaire local
  • le nombre de chauves-souris et leur état de santé
  • les habitats et les conditions environnementales que préfèrent les chauves-souris
  • les comportements qui indiquent la proximité d’un site d’hibernation (hibernacle)
  • les relevés avant et après l’apparition du SMB pour voir si le nombre de chauves-souris et leur répartition ont changé au fil du temps
Une chauve-souris brune, tournée vers le bas, se repose sur un arbre recouvert de lichen.
La grande chauve-souris brune. Photo : Megan Blaxley/Parcs Canada
Une chauve-souris de couleur grise se repose la nuit sur un arbre recouvert de mousse.
Une chauve-souris cendrée porte un marquage alaire. Photo : Jordi Segers, Réseau canadien pour la santé de la faune

Construction d’abris pour chauves-souris

En surveillant les chauves-souris, Parcs Canada peut définir les zones qui sont importantes pour les chauves-souris, comme les sites de perchage et d’hibernation. Une fois que nous savons où se trouvent les chauves-souris, nous pouvons prendre des mesures pour aider à protéger ces habitats.

Le personnel du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard a pris des mesures draconiennes avec des chercheurs et des propriétaires pour préserver un site connu de perchage et de maternité sur une propriété située à l’extérieur du parc. Tandis que le personnel du parc urbain national de la Rouge a construit des condos de chauves-souris afin de fournir de nouveaux sites de perchage aux chauves-souris.

Parcs Canada a créé des lignes directrices internes pour la vérification des bâtiments et des structures pour l’habitat des chauves-souris.

De nombreuses chauves-souris grouillent autour d’une boîte à chauves-souris fixée à un poteau, la nuit, dans la forêt.
Des petites chauves-souris brunes, une espèce en voie de disparition, volant autour de leur boîte à chauves-souris.
De nombreuses chauves-souris se serrent les unes contre les autres, la tête en bas, entre les fentes de leur boîte à chauves-souris.
Des petites chauves-souris brunes blotties les unes contre les autres dans leur boîte à chauves-souris. Photos : Jordi Segers, Réseau canadien pour la santé de la faune

Un voisin utile

Les chauves-souris ont besoin d’habitats pour se reposer et élever leurs petits. Pourtant, la perte d’habitat due au développement urbain, à la déforestation et à l’exclusion des structures accélère la disparition des chauves-souris.

Mais les chauves-souris ne doivent pas être considérées comme des parasites indésirables dans vos structures... Les êtres humains et les chauves-souris peuvent coexister! Un abri pour chauves-souris bien conçu pourrait atténuer la perte d’habitat.

Cependant, on ne sait pas vraiment quels modèles de boîtes à chauves-souris sont les plus bénéfiques aux espèces de chauves-souris au Canada. Parcs Canada participe au BatBox project (en anglais seulement), un projet national d’abris pour chauves-souris dirigé par Karen VanDerwolf de l’Université Trent.

Ce projet nous aide à comprendre quels modèles de boîtes à chauves-souris sont les plus attrayants pour telle espèce de chauves-souris, à tel moment et à tel endroit. Les résultats de ce projet permettront d’orienter la conception des abris en fonction des besoins des chauves-souris locales.

Qu’il s’agisse d’observer les chauves-souris utiliser votre boîte à chauves-souris nouvellement construite ou d’avoir moins d’insectes dans votre jardin— les chauves-souris peuvent être des voisins utiles.

Une chauve-souris brune se repose, les ailes déployées, sur le tronc d’un bouleau recouvert de lichen pendant la journée.
La petite chauve-souris brune, une espèce en voie de disparition. Photo : Jordi Segers, Réseau canadien pour la santé de la faune

Il y a encore de l’espoir

Malgré les pertes importantes subies par les populations de chauves-souris, les chauves-souris n’ont pas toutes disparu. Les trois espèces de chauves-souris menacées sont encore détectées dans l'ensemble des parcs administrés par Parcs Canada, ainsi que de nombreuses autres espèces de chauves-souris.

Nous essayons de préserver et de protéger les chauves-souris qui sont encore là. [Le syndrome du museau blanc] ’est une maladie dévastatrice... mais nous n’avons pas vu disparaître les populations de chauves-souris qui en sont atteintes. Elles sont encore présentes en très petit nombre.

Jared Tomie
écologiste, parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton

Le syndrome du museau blanc n’a pas encore atteint certaines provinces de l’Ouest. Il n’est pas trop tard pour recueillir des données de base importantes dans ces régions afin de mieux comprendre les populations de chauves-souris avant qu’elles ne soient touchées.


Bien qu’il s’agisse du premier parc national du Canada, nous n’avions pas beaucoup de renseignements sur les chauves-souris à Banff. Nous avons commencé à recueillir des données sur les chauves-souris, sachant que le syndrome du museau blanc va arriver. Nous avons établi une base de référence sur les chauves-souris présentes ici, leur nombre et leur localisation. Maintenant, nous pouvons examiner les changements au fil du temps.

Barb Johnston
écologiste de la faune, parc national Banff

Grâce à la recherche, à la surveillance et à la sensibilisation, nous pouvons protéger les lieux les plus importants pour les chauves-souris. Nous pouvons donner aux chauves-souris l’espace dont elles ont besoin pour survivre.

Une chauve-souris vole dans le ciel ouvert.
Une chauve-souris en vol. Photo : Jordi Segers, Réseau canadien pour la santé de la faune

Votre aide est importante pour les chauves-souris

Il existe de nombreuses façons de contribuer à leur protection! Vous pouvez :

  • signaler vos observations de chauves-souris!
    • observez les chauves-souris
    • notez votre observation (date/heure, lieu, description générale, c’est-à-dire taille et couleur, et prenez une photo si vous pouvez le faire en toute sécurité)
    • signalez-la au Réseau canadien pour la santé de la faune à l’aide de son outil national de signalement en ligne pour tous les animaux sauvages (sains ou non)
  • contribuer à la recherche sur les boîtes à chauves-souris en participant au BatBox project (en anglais seulement)
  • réduire votre utilisation de pesticides – les chauves-souris sont une forme naturelle de lutte contre les parasites
  • en savoir plus sur les chauves-souris et assister à un événement sur les chauves-souris (en anglais seulement)
  • éviter de pénétrer dans les grottes, les bâtiments abandonnés et les autres endroits où les chauves-souris peuvent hiberner afin de ralentir la propagation du syndrome du museau blanc
  • créer un habitat pour les chauves-souris en plantant différentes espèces d’arbres, et en laissant sur votre propriété de vieux résineux morts, en particulier ceux qui ont des cavités creuses
Une chauve-souris brune se repose la nuit sur le tronc d’un arbre, tournée vers le bas.
La chauve-souris nordique, une espèce en voie de disparition, sur un arbre en décomposition. Photo : Hugh Broders, l'Université de Waterloo

Rappelez-vous! Il est illégal d’enlever ou de déloger une colonie de chauves-souris. Communiquez avec votre service local de protection de la nature pour obtenir des conseils sur la façon d’exclure les chauves-souris de votre maison ou de les aider à trouver un nouveau foyer.

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