Jérome Relinger

Paris, Île-de-France, France Coordonnées
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Contributions

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  • Dématérialisation des paiements : au profit de qui disparaît la matière du monde ?

    l'Humanité

    Le paiement est la preuve symbolique de l’acceptation d’un échange marchand. La dématérialisation des achats du quotidien consiste à remplacer cette mesure du consentement par une vérification de l’identité du payeur : soit par l’usage d’une prothèse cognitive (typiquement, son téléphone), soit par une association biométrique l’assimilant à certaines de ses constantes intimes (généralement, la reconnaissance faciale). Il ne s’agit donc pas de dématérialisation monétaire, mais d’une…

    Le paiement est la preuve symbolique de l’acceptation d’un échange marchand. La dématérialisation des achats du quotidien consiste à remplacer cette mesure du consentement par une vérification de l’identité du payeur : soit par l’usage d’une prothèse cognitive (typiquement, son téléphone), soit par une association biométrique l’assimilant à certaines de ses constantes intimes (généralement, la reconnaissance faciale). Il ne s’agit donc pas de dématérialisation monétaire, mais d’une actualisation radicale de ce qui fonde la transaction, remplaçant l’échange de valeurs dans l’acte de paiement par l’identité de l’individu payeur lui-même. En supprimant la chaîne transactionnelle intermédiaire (la monnaie), on supprime l’intermédiation physique au bénéfice d’une évanescence technologique qui fait du corps étendu de l’acheteur le signataire de son propre achat. Cette bifurcation ontologique pose au moins trois types d’interrogations : qui maîtrise les technologies substituées aux contreparties symboliques de la monnaie ? Quelle aggravation de l’impulsivité de l’économie de l’offre cette désintermédiation entraînera-t-elle ? À quelles constructions sociales relationnelles correspond un monde dématérialisé ?

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  • L'Homme Social face à la Société de l'Inattention

    l'Humanité

    La collecte de l’intime par les plateformes numériques et leurs omniprésents capteurs pose la double question de la revente de notre vie privée et du détournement de notre attention.

    En plus d’être peu à peu dépossédée de ses richesses informationnelles communes, l’humanité fait désormais face à un autre mécanisme de prolétarisation, celui de la captation de son intimité à l’échelle planétaire. Le numérique nomade, au service des acteurs privés dominants, opère un enregistrement intrusif…

    La collecte de l’intime par les plateformes numériques et leurs omniprésents capteurs pose la double question de la revente de notre vie privée et du détournement de notre attention.

    En plus d’être peu à peu dépossédée de ses richesses informationnelles communes, l’humanité fait désormais face à un autre mécanisme de prolétarisation, celui de la captation de son intimité à l’échelle planétaire. Le numérique nomade, au service des acteurs privés dominants, opère un enregistrement intrusif et continu des comportements individuels, à des fins de marchandisation et de normalisation. L’économie du capitalisme numérique cannibalise ainsi, en plus du « corps étendu » de l’humain (c’est-à-dire sa force de travail), désormais également sa « substance pensante » – pour reprendre les mots de Descartes. Déjà dépossédée de sa force productive, l’humanité est maintenant ponctionnée à chaque instant, sans contrepartie, de son intime : déplacements, amitiés, échanges, avis, recommandations, habitudes, état d’esprit, domesticité, rythme cardiaque, pensées fugaces… tout est à vendre.

    Cette monétisation de nos comportements quotidiens n’est pas seulement un hold-up immatériel planétaire. C’est également le levier d’un immense détournement de l’attention du corps social.

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  • Personaliser le parcours client

    Electronic Business Group

    « Les internautes, désormais mobiles, géolocalisés et contextualisés,
    se montrent plus sensibles à la protection de leur vie privée. Les entreprises
    doivent apprendre à personnaliser sans se montrer intrusives. »

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  • Reconquérir la laïcité technologique

    l'Humanité

    Depuis Galilée et Descartes, les sciences et techniques sont inscrites dans une cause qui les dépasse : « Procurer autant qu’il est en nous le bien général de tous les hommes. » Les innovations ne valent pas pour elles-mêmes, mais pour cette finalité transcendante, c’est pourquoi il faut nous rendre « maîtres et possesseurs de la nature ». Ainsi les progrès techniques s’inscrivent dans un récit de civilisation, au regard de choix de société préalables. La critique des orientations politiques…

    Depuis Galilée et Descartes, les sciences et techniques sont inscrites dans une cause qui les dépasse : « Procurer autant qu’il est en nous le bien général de tous les hommes. » Les innovations ne valent pas pour elles-mêmes, mais pour cette finalité transcendante, c’est pourquoi il faut nous rendre « maîtres et possesseurs de la nature ». Ainsi les progrès techniques s’inscrivent dans un récit de civilisation, au regard de choix de société préalables. La critique des orientations politiques rend donc possible une critique objective de la technique : les technologies ne sont pas des intermédiaires neutres, elles redéfinissent le problème auquel elles s’attaquent.

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  • Acta : l'arme atomique de la rente informationnelle mondiale

    L'Humanité

    Acta (accord commercial anti-contrefaçon, en anglais) est un projet d’accord international préparé dans le plus grand secret au nom de la lutte contre la contrefaçon. Prétextant de la défense des produits et marchandises, Acta est en fait une arme au service de la spoliation des biens communs immatériels. Contournant le débat démocratique pour imposer une logique répressive dictée par les industries du divertissement, les « big pharma », les grands semenciers, Acta vise à systématiser, imposer…

    Acta (accord commercial anti-contrefaçon, en anglais) est un projet d’accord international préparé dans le plus grand secret au nom de la lutte contre la contrefaçon. Prétextant de la défense des produits et marchandises, Acta est en fait une arme au service de la spoliation des biens communs immatériels. Contournant le débat démocratique pour imposer une logique répressive dictée par les industries du divertissement, les « big pharma », les grands semenciers, Acta vise à systématiser, imposer et sanctuariser les économies de rente sur l’informationnel. S’il était voté, notamment au Parlement européen en juin, il établirait un nouveau cadre juridique mondial créant son propre organisme de gouvernance, hors des institutions internationales déjà existantes (OMC, OMPI…). Glissant des biens matériels aux richesses informationnelles comme si ceux-ci étaient comparables, Acta instaure des sanctions pénales étendues et dangereuses sans aucun contrôle démocratique, utilisant les fournisseurs d’accès à l’Internet pour faire la basse besogne, instituant une police et une justice privée du Copyright sur les réseaux, à laquelle les libertés numériques et la diversité de la création ne survivraient pas.

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  • Internet, champ de lutte. Interviews croisées.

    L'Humanité

    En mai dernier, à l’e-G8, Nicolas Sarkozy, entouré des dirigeants 
de Facebook et Google, promettait une nouvelle fois de mettre 
le Web au pas. Le mois dernier, les Anonymous ont une nouvelle fois prouvé que les geeks ont de la ressource, en multipliant les cyberattaques contre les institutions impliquées dans 
la lutte dure contre le piratage, pour protester contre la fermeture du site Megaupload.

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  • Les nanotechnologies, au cœur de la bataille idéologique

    L'Humanité

    Après les révolutions industrielle et informationnelle, nous vivons le troisième bouleversement sociotechnique des modes de production : les nanosciences et les technologies nanobio (NST). Ouvrant la voie du milliardième de millimètre à la construction de machines, elles permettent la manipulation de la matière à l’échelle de la molécule. Elles introduisent des fonctionnalités invisibles dans les objets, mais aussi, irrémédiablement, des mécanismes fonctionnels dans le vivant. Elles ouvrent des…

    Après les révolutions industrielle et informationnelle, nous vivons le troisième bouleversement sociotechnique des modes de production : les nanosciences et les technologies nanobio (NST). Ouvrant la voie du milliardième de millimètre à la construction de machines, elles permettent la manipulation de la matière à l’échelle de la molécule. Elles introduisent des fonctionnalités invisibles dans les objets, mais aussi, irrémédiablement, des mécanismes fonctionnels dans le vivant. Elles ouvrent des perspectives exceptionnelles et d’immenses potentiels d’application dans tous les domaines, amplifiés par leurs convergences avec les biosciences et la révolution numérique.

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  • Hadopi, le monstre fou des boutiquiers du disque

    Avec la loi dite Hadopi (Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet), le gouvernement tente d'imposer la « riposte graduée », c'est-à-dire le droit accordé aux industriels du divertissement de faire la police et de rendre la justice sur les réseaux numériques. - See more at: http://www.humanite.fr/node/414996#sthash.DVhHXGjj.dpuf

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  • Libérer les biens communs du libéralisme

    L'Humanité

    L'économie de l'immatériel et la société de la connaissance sont désormais au coeur de notre quotidien. Biogénétique, éducation, art, journalisme, édition, nano technologies, culture, logiciels... des pans entiers de notre civilisation sont adossés à des richesses immatérielles, qui dépendent de la manipulation et la diffusion d'informations numériques. De cette réalité nait un nouveau monde, mais également des modes antagonistes de production qui se livrent une guerre sans merci.

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  • Il faut révolutionner le droit d'auteur

    L'Humanité

    Le projet de loi « droits d'auteur et droits voisins dans la société de l'information », à l'origine d'une grande cacophonie parlementaire en décembre, déchaîne maintenant les lobbies avant la reprise de son examen. Qu'est-ce donc qui attire les foudres croisées des supermarchés du disque, des sociétés d'auteurs les plus rentables et des gros éditeurs de logiciels propriétaires, tonnant de concert contre la « fin de la création » ou la « soviétisation musicale » ?

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  • Brevetabilité des logiciels " Communisme informationnel " contre privatisation de l'universel

    L'Humanité

    La directive européenne dite " Brevetabilité des inventions mises en ouvre par ordinateur ", en premier point à l'ordre du jour de la session du lundi 1er septembre à Strasbourg, constitue une étape cruciale dans la bataille que mène le capitalisme pour garder la mainmise sur la valeur ajoutée informationnelle. Cette directive entraînerait une extension considérable du champ d'application de la propriété intellectuelle. Elle stériliserait la création et la diffusion du savoir dans un domaine…

    La directive européenne dite " Brevetabilité des inventions mises en ouvre par ordinateur ", en premier point à l'ordre du jour de la session du lundi 1er septembre à Strasbourg, constitue une étape cruciale dans la bataille que mène le capitalisme pour garder la mainmise sur la valeur ajoutée informationnelle. Cette directive entraînerait une extension considérable du champ d'application de la propriété intellectuelle. Elle stériliserait la création et la diffusion du savoir dans un domaine indispensable à la recherche, au stockage et à la propagation des connaissances.

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  • Guerre froide contre Internet

    L'Humanité

    L'une des forces d'Internet est de rendre accessible à des centaines de millions de citoyen(ne)s une immense richesse de créations immatérielles librement disponibles. Quelques puissantes multinationales ont vu dans ces mutations techniques l'opportunité de modifier les lois et d'acquérir un contrôle de type nouveau sur chaque citoyen - ce qu'a notamment facilité le traité international sur le droit d'auteur (OMPI). Aujourd'hui, elles vont plus loin, s'apprêtant à capter les effets de la…

    L'une des forces d'Internet est de rendre accessible à des centaines de millions de citoyen(ne)s une immense richesse de créations immatérielles librement disponibles. Quelques puissantes multinationales ont vu dans ces mutations techniques l'opportunité de modifier les lois et d'acquérir un contrôle de type nouveau sur chaque citoyen - ce qu'a notamment facilité le traité international sur le droit d'auteur (OMPI). Aujourd'hui, elles vont plus loin, s'apprêtant à capter les effets de la technologie dite de contrôle total de l'information (TCPA), d'une législation étendant abusivement la notion de droit d'auteur (EUCD), et d'un arsenal législatif contrôlant ce qu'on appelle les flux de données (LEN, LSQ, LSI).

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