Un ancien chasseur de primes recruté par un gros propriétaire pour capturer un bandit mexicain se retourne contre son employeur dont les méthodes sont sanguinaires.
Fan de Clint Eastwood depuis ma tendre enfance, je n’avais jamais vu Joe Kidd tant sa réputation est médiocre malgré un réalisateur honorable, un genre qui est celui de prédilection de la star et la présence de l’excellent Robert Duvall. En fait, ce n’est pas si mal. Certes, les motivations des personnages dans la dernière partie manquent de clarté. Certes, Eastwood recycle son personnage de cow-boy laconique dans des séquences ne brillant pas toujours par leur inventivité (le début dans la prison). Son laconisme peine d’ailleurs à rendre sensible la prise de conscience de son personnage. Mais il est alors au sommet de son charisme et de sa prestance donc peu importe. Le scénario signé Elmore Léonard est intéressant, opposant Clint à des proto-fascistes un an avant Magnum Force. Le rythme est vif, les scènes d’action sont pas mal et John Sturges n’a pas perdu le sens de l’espace ainsi qu’en témoignent l’exploitation des trois dimensions de l’église dans le segment central aussi bien que la beauté de ses paysages, dotés d’un relief qui fait défaut à ceux d’Alméria. Enfin, le dénouement avec la locomotive qui rentre dans le saloon ne manque pas de sel et le pastiche morriconien de Lalo Schiffrin n’est pas désagréable.