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Bulletin de la SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 1 994 / TOME 91 , n° 4-5

LES MINES-ATELIERS D'OBSIDIENNE DE LA REGION DE ZINAPARO-PRIETO, MICHOACAN, MEXIQUE

Véronique DARRAS

and rational exploitation which was organized in many functional areas: mining complex, specialized workshops, residential areas. The organisation level in these activities implies the existence of socioeconomical structured groups. The production scale indicates commercial designs beyond the local needs. Archaeological study of these obsidian production centers required adapted methodology (the very big accumulations of obsidian scraps exempt from soil formations spread over several hectareas). The analysis includes a reconstitution of the different operations from the acquisition of raw material to manufactured products.

Il peut paraître surprenant d'exposer, dans le cadre d'une journée consacrée au peuplement préhistorique de l'Amérique, des travaux qui concernent une période beaucoup plus récente de l'histoire préhispanique puisqu'elle couvre les quelques siècles qui ont précédé la conquête espagnole. Cependant, la problématique de notre sujet relève largement du champ des études préhistoriques car elle traite du travail de la pierre, en l'occurrence, de mines-ateliers d'obsidienne. Comme la plupart des grands gîtes de Mé- soamérique, ceux de la région de Zinaparo-Prieto ont été mis en exploitation de façon rationnelle et intensive par les populations préhispaniques. Leur étude a mis en valeur la complexité des activités de production et le degré de spécialisation révèle des desseins commerciaux et suppose un rôle économique prépondérant au sein des circuits de distribution régionaux et supra-régionaux.

Nos recherches s'intègrent dans un vaste programme archéologique commencé en 1983 par le CEMCA (1) au nord-est de l'État du Michoacan. Il s'agissait alors d'une contrée peu connue archéologiquement malgré des données historiques rendant compte de son importance culturelle au sein de la Mésoamérique (Miche- let ef alii, 1989). Au moment de la Conquête espagnole, elle faisait partie intégrante du royaume tarasque (ou purepecha) qui s'étendait principalement dans l'état actuel du Michoacan et qui avait assis son pouvoir, au XVe siècle, dans la ville de Tzintzuntzan, à proximité du lac de Patzcuaro (fig. 1). Ce royaume constituait une entité culturelle et politique bien spécifique, qui avait réussi à préserver son autonomie face à la politique expansionniste du pouvoir aztèque.