SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 115
Le« « mlcroburlne » dans le» niveau* faune glaciaire de la Grotte Itomanelli, en Xerre d'Otrante (Italie).
À. G. BLANC,
Chargé de Cours de Géologie à l'Université de Pue.
Gaetano Chierici, inventeur des microburins
microburins.
Les questions concernant la technique et la signification des micro- lithes connus sous le nom de microburins ont été traitées, sous leurs différents aspects, d'une façon si complète et avec tant de compétence par des savants nombreux et distingués, qu'il paraît difficile aujourd'hui de pouvoir ajouter sur ces points un apport nouveau.
Il est toutefois un fait historique qui mérite d'être connu : c'est que les produits de cette technique ont été observés, étudiés et interprétés, en Italie, à une époque beaucoup plus reculée que celle citée dans la littérature, et par un auteur qui a été complètement oublié.
Le mérite d'avoir su le premier voir les « microburins » et d'en avoir analysé le procédé de fabrication, est généralement attribué à L. Siret (1). En 1893 cet auteur a figuré une série de ces microli- thes, provenant des stations espagnoles de El Garcel, Espielet Cerro de Mochuelo, avec la légende suivante : Déchets de fabrication des trapèzes. On produisait dans une lame une encoche jusqu'au tiers environ de sa largeur, puis on la brisait en ce point par un effort adroitement apptiqué ; un des bouts garde la forme ici figurée ; l'autre fournit un des côtés ďun trapèze, presque terminé, et surtout une pointe plus perçante que par aucun autre procédé.
Les 2 et 3 octobre 1913 l'Abbé Breuil, sans avoir eu connaissance de l'observation faite par Siret, découvrit ces microlithes particuliers dans la collection de silex provenant de Villecoubleix (Cieux) en Haute Vienne, et leur donna le nom de microburins. Influencé par l'examen de séries sahariennes en quartzite, ou il existe des microlithes analogues et où il s'agit visiblement d'outils, l'Abbé Breuii, les interpréta d'abord comme une variété de burins d'angle à retouche concave et éclatement analogue à celui des « burins plans (2) ». Ayant ensuite connu les séries deL. Siret, et ayant correspondu avec lui, il admit parfaitement son ingénieuse explication technique, mais continua de penser que les « microburins » avaient aussi servi comme
i\\ Sirkt (L.). — L'Espagne préhistorique. {Reçut de Questions scientifique», Bruxelles, 1893.) (2) Breuil (H.). — Observations sur l'Hyatua «t le Néolithique. {VAnihropo~
logic, Paris, 1921.)
