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Penny Oleksiak

Penelope (Penny) Oleksiak, nageuse (née le 13 juin 2000 à Scarborough, en Ontario). La nageuse Penny Oleksiak est l’olympienne la plus décorée du Canada, ayant décroché un total de sept médailles. Elle détient également le record de la plus jeune Canadienne à remporter l’or olympique (16 ans et 59 jours). En 2016, elle est devenue la première athlète canadienne à remporter quatre médailles lors d’une seule édition des Jeux olympiques d’été : l’or au 100 m nage libre, l’argent au 100 m papillon, le bronze au relais 4 x 100 m nage libre féminin et le bronze au relais 4 x 200 m nage libre féminin. Oleksiak a remporté trois autres médailles aux Jeux de Tokyo en 2021 : l’argent au relais 4 x 100 m nage libre féminin; le bronze au 200 m nage libre féminin; et le bronze au relais 4 x 100 m quatre nages féminin. Elle a reçu le trophée Lou-Marsh et le prix Bobbie Rosenfeld en 2016.

Famille

Penny Oleksiak est la benjamine d’une famille reconstituée de 5 enfants (y compris les frères Jake et Jamie et les sœurs Hayley et Claire) issue de l’union entre l’ingénieure Alison Oleksiak et l’écrivain Richard Oleksiak.

Penny fait partie d’une famille de sportifs. Richard, d’origine polonaise et mesurant 2,06 m, a joué au football et au basketball et a fait partie de l’équipe d’athlétisme de Nichols School, à Buffalo, dans l’État de New York. Alison a quant à elle été nageuse de haut calibre dans son pays natal, l’Écosse. (Voir aussi Canadiens écossais.) Sa sœur Hayley a fait de la compétition d’aviron à la Northeastern University à Boston, tandis que Jake a joué au hockey dans la NCAA avec l’Université de Buffalo. Jamie, pour sa part, a remporté en 2012 une médaille de bronze avec Équipe Canada lors du Championnat du monde de hockey sur glace junior, pour ensuite entrer dans les rangs des Stars de Dallas et les Krakens de Seattle de la Ligue nationale de hockey comme défenseur.

Début de carrière en natation

Penny Oleksiak apprend à nager à l’âge de neuf ans dans la piscine d’un voisin et montre à ses parents qu’elle apprécie la natation, et ceux-ci l’encouragent à faire de la compétition. Elle essaie de se joindre au Club de natation de Toronto et à celui de Scarborough, mais elle est refusée dans les deux clubs parce qu’elle a de la difficulté à parcourir les deux longueurs requises.

Toutefois, elle persévère et réussit à se joindre au Club de natation Olympian de la piscine Midland de Scarborough, accessible aux débutants, où elle impressionne l’entraîneur Gary Nolden. « Elle a appris très rapidement », déclare-t-il à CBC News en 2016. Elle grandit également très rapidement. « Chaque fois qu’elle nage, elle est plus rapide que la dernière fois. Et chaque fois qu’elle arrive à la piscine, elle mesure un pouce de plus », rapporte l’entraîneur à la revue Maclean’s.

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Des records jeunesse fracassés

À l’âge de 12 ans, Penny Oleksiak s’entraîne déjà avec le Club de natation de Toronto, sous la tutelle de l’entraîneur en chef Bill O’Toole. En 2013, elle établit un record au 100 m dos féminin des 11-12 ans avec un temps de 1:07,04.

La même année, la nageuse attire l’attention de Ben Titley, le nouvel entraîneur en chef du Centre de haute performance de Natation Canada de l’Ontario. (Avant d’obtenir ce poste, il fait partie de l’équipe d’entraîneurs de l’équipe olympique de la Grande-Bretagne pour trois Jeux olympiques d’été consécutifs, de 2004 à 2012.) Il confie à la revue Maclean’s : « C’est à cause de sa taille, de la longueur de ses membres et de sa façon de se déplacer dans l’eau. »

Aux Championnats canadiens groupes d’âge de 2014 à Winnipeg, Penny Oleksiak domine la compétition; elle remporte 13 médailles, dont 8 d’or. L’année suivante, elle bat quatre records canadiens du groupe d’âge des 13-14 ans, soit celui du 50 m libre (25,72 secondes), celui du 100 m libre (55,28 secondes), celui du 100 m papillon (1:00,03) et celui du 200 m papillon (2:15,05). Elle établit aussi un record ontarien dans le même groupe d’âge pour le 200 m libre féminin (2:01,41).

L’athlète fait ses débuts à l’international avec l’équipe canadienne de natation au Championnat groupe d’âge d’Australie de 2015. Dans le groupe des 14 ans, elle remporte cinq médailles d’or, une d’argent et deux de bronze.

Même si elle ne réussit pas à se joindre à l’équipe canadienne pour les Jeux panaméricains de 2015 à Toronto, elle participe aux Championnats du monde juniors de natation de la FINA en 2015 à Singapour. Malgré une fracture du coude survenue un mois avant les championnats, elle réussit à remporter six médailles, dont une d’or au relais 4 x 100 m libre mixte.

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Jeux olympiques de 2016

Âgée de 15 ans et forte de ses 1,87 mètre, Penny Oleksiak est la plus jeune nageuse canadienne à se qualifier pour les Jeux olympiques d’été de 2016 à Rio. La saison qui précède les Jeux est bonne pour la nageuse. Elle remporte l’or au 100 m libre féminin le 15 mai à la compétition Arena Pro Swim Series à Charlotte, en Caroline du Nord. Le 9 juin, elle fait de même à Canet-en-Roussillon, en France. Puisque les Jeux olympiques de Rio sont sa première grande compétition internationale, le public s’attend peu à la voir gagner des médailles. En général, les attentes envers l’équipe de natation canadienne sont peu élevées. Sports Illustrated prédit même que les nageurs canadiens ne décrocheront aucune médaille au pays.

Toutefois, l’équipe dépasse les attentes et décroche six médailles. Penny Oleksiak elle-même en remporte quatre et s’inscrit dans l’histoire comme l’athlète canadienne ayant gagné le plus de médailles aux mêmes Jeux olympiques d’été.

Elle décroche l’or au 100 m libre avec un record olympique de 52,70 secondes (ex æquo avec l’Américaine Simone Manuel). Elle devient ainsi la première athlète née dans les années 2000 à remporter une médaille d’or, et la plus jeune Canadienne à gagner l’or olympique (à 16 ans et 59 jours). Elle reçoit aussi une médaille d’argent pour son 100 m papillon (où elle bat le record junior mondial avec un temps de 56,46 secondes) et une de bronze pour ses deux relais, le 4 x 100 m libre féminin (avec Michelle Williams, Taylor Ruck, Sandrine Mainville et Chantal Van Landeghem) et le 4 x 200 m libre féminin (avec Taylor Ruck, Katerine Savard et Brittany MacLean). En reconnaissance de sa performance fracassante, Penny Oleksiak est désignée comme porteuse du drapeau canadien à la cérémonie de clôture.


Un succès constant

En décembre 2016, Penny Oleksiak décroche quatre médailles aux Championnats du monde de natation en petit bassin à Windsor, en Ontario. (Dans une compétition en petit bassin, la longueur de la piscine est de 25 m au lieu de 50 m.) Elle remporte l’or au relais 4 x 50 m libre féminin et au 4 x 200 m libre féminin, l’argent au relais 4 x 100 m quatre nages féminin et le bronze au 100 m libre. Aux Championnats du monde de natation de 2017 à Budapest, Penny Oleksiak remporte le bronze au relais 4 x 100 m nage libre mixte et au relais 4 x 100 m quatre nages mixte.

Problèmes de santé mentale

En 2017, Penny Oleksiak subit une commotion cérébrale et se blesse à l’épaule. Elle n’est ainsi pas en mesure de remporter une médaille individuelle en natation tout au long de l’année et s’éloigne de la piscine après les Jeux du Commonwealth de 2018. Pendant cette période, elle souffre également du décès de sa grand-mère.

La mère de Penny Oleksiak, Alison, est d’avis que Penny s’est sentie « dépassée » et avait besoin d’une pause. Selon Sportsnet, Penny Oleksiak a connu une peur de perdre. Elle ressentait la pression de toujours gagner lorsqu’elle était annoncée comme championne olympique. Parmi les personnes qu’Oleksiak a contactées pour l’aider à gérer son anxiété figure la légende de la natation américaine Michael Phelps, un défenseur bien connu des enjeux de santé mentale. Selon Hayley, la sœur de Penny, le temps passé loin du sport a permis à Oleksiak de s’épanouir mentalement et de retrouver « une nouvelle passion pour le sport ».

Retour à la natation de compétition

Lorsque Penny Oleksiak revient à la natation de compétition de haut niveau, elle obtient du succès dans les épreuves par équipe. Lors des Championnats du monde de natation de 2019 à Gwangju, en Corée du Sud, elle fait partie des équipes qui remportent des médailles de bronze au relais 4 x 100 m nage libre féminin, au relais 4 x 200 m nage libre féminin et au relais 4 x 100 m quatre nages féminin. Ce faisant, elle égale le record de Kylie Masse, de Windsor en Ontario, du plus grand nombre de médailles remportées par une Canadienne aux Championnats du monde de natation.

En 2019, Oleksiak fait partie de l’équipe Energy Standard, qui remporte la grande finale inaugurale de la Ligue internationale de natation à Las Vegas. Elle compte parmi ses coéquipières les Canadiennes Kayla Sanchez et Rebecca Smith.


Jeux olympiques d’été de 2020

Les Jeux olympiques d’été de 2020 à Tokyo sont retardés d’une année complète en raison de la pandémie de COVID-19, de sorte que Penny Oleksiak dispose de plus de temps pour se préparer et se mettre en forme olympienne. Elle repart des Jeux avec trois médailles : l’argent au relais 4 x 100 m libre féminin (avec Sanchez, Smith, Maggie Mac Neil et Taylor Ruck); le bronze au relais 4 x 100 m quatre nages féminin (avec Masse, Mac Neil, Ruck, Sanchez et Sydney Pickrem); et le bronze au 200 m libre féminin. Penny Oleksiak devient ainsi l’olympienne canadienne la plus décorée de tous les temps, avec un total de sept médailles.

La médaille d’argent qu’elle remporte au relais 4 x 100 m nage libre féminin est particulièrement remarquable, car l’équipe canadienne bat les États-Unis de 0,03 seconde. C’est le temps exceptionnel de 52,26 secondes de Penny Oleksiak qui a fait la différence pour le Canada.

Bienfaisance

Penny Oleksiak est une ambassadrice pour le mouvement UNIS. (Voir aussi Craig Kielburger.) En janvier 2017, elle aide à lancer UNIS Canada, destiné à aider les étudiants « à explorer les problèmes présents au Canada, à développer du leadership et à créer un plan d’action pour définir le futur du Canada et du monde entier ».

Prix et distinctions