Paris plus vert : la végétalisation s'accélère, la preuve en images

Focus
Mise à jour le 09/07/2024
Un parc dense vu d'une vue aérienne, avec une canopée d'arbres verts couvrant la majeure partie de l'image. Au centre, une allée piétonne pavée est visible, où deux personnes marchent côte à côte. La lumière du soleil filtre à travers les branches, créant des motifs d'ombre sur le sol.
Pour s'adapter à la crise climatique et améliorer le cadre de vie de ses habitants, Paris se végétalise de plus en plus. Rues aux écoles, forêts urbaines, portes transformées en place, agriculture urbaine : de nombreux projets ont vu le jour ces derniers mois. Tour d'horizon en images.
À quoi ressemblera Paris en 2030 ? Une certitude : la ville sera toujours plus verte. Son nouveau Plan Local d’Urbanisme (PLU) bioclimatique, un document qui définit les grandes orientations d’aménagement et réglemente toutes les constructions de la ville, devrait entrer en vigueur début 2025. Mais la végétation n’a pas attendu cette révision du PLU pour s’implanter à Paris.
D’après l’Apur (l’Atelier parisien d’urbanisme), 31 % du territoire de la capitale sont végétalisés, dont 1840 hectares dans les bois de Boulogne et de Vincennes, 730 parcs et jardins publics (520 hectares), 650 kilomètres de voies plantées de plus de 106 000 arbres, sans oublier 145 hectares de toits et murs végétalisés à Paris. Des chiffres amenés à grimper, car les projets de végétalisation se multiplient aux quatre coins de la capitale : la preuve en images !

Sur les façades d’immeubles, sur les toits…

En été, les villes doivent faire face à l’effet « îlot de chaleur » : des températures jusqu’à 10 °C supérieures, notamment la nuit, à cause de la densité du bâti, des matériaux de construction qui emmagasinent la chaleur toute la journée ou encore des activités humaines.
Pour lutter contre ce phénomène particulièrement dangereux en période de canicule, la végétalisation joue un rôle majeur. Des murs et des toits sont désormais végétalisés, tandis que les nouvelles constructions prennent en compte cet enjeu. C’est le cas de l’Adidas Arena porte de La Chapelle (18e) : avec plus de 6 900 m2 de toiture végétalisée et 1 700 m2 de terrasse plantée, 80 % des surfaces horizontales de l’équipement sont investies par la nature.
CoprOasis végétalise votre copro !
Avec le dispositif CoprOasis, la Ville de Paris propose à toutes les copropriétés un accompagnement technique et financier pour végétaliser cours et toitures, rendre perméables les sols et récupérer les eaux de pluie. Plus d’infos

… et partout où c’est possible

Au pied des arbres, sur les trottoirs, les quais ou même dans l’eau : la végétation trouve sa place dans de nombreux « petits » espaces de la voie publique. Depuis juin 2015, la Ville propose à ses citoyens d’obtenir un permis de végétaliser qui permet, collectivement, de fleurir le pied des arbres, de jardiner en pleine terre après le retrait du bitume ou d’installer des jardinières au sol. De nombreux dispositifs de transformation et de végétalisation de l’espace public sont également mis en œuvre, tels que les Rues aux écoles et Embellir Votre Quartier : depuis 2020, plus de 200 rues ont été végétalisées, accueillant de nouveaux arbres et bandes plantées. »
Paris « embellit votre quartier »
Pour transformer les espaces du quotidien, Paris a initié la démarche « Embellir votre quartier », avec à la clé davantage de végétalisation, de zones piétonnes, de pistes cyclables ou encore de mobilier urbain adapté aux nouveaux usages. Plus d’infos

Planter des forêts urbaines

Place de la Catalogne

Longtemps exclusivement minérale et après avoir été l’apanage des voitures, la place de la Catalogne (14e) s’est transformée en forêt urbaine. Ce grand espace vert (4 000 m² de forêt) à l’abri de la circulation compte 470 arbres et permet de réduire l’effet îlot de chaleur de 4 °C.

Bois de Charonne

Plus à l’est, dans le 20e arrondissement, c’est une ancienne friche ferroviaire qui reprend vie grâce à la plantation de 2000 arbres. Le bois de Charonne et ses 3,5 hectares intégreront notamment un nouveau tronçon attenant de la Petite Ceinture dont le public pourra pleinement profiter.

Sanctuariser la Petite Ceinture, lieu de promenade et de biodiversité

Mise en service progressivement entre 1852 et 1854, la Petite Ceinture est une ligne de chemin de fer de 32,5 kilomètres de long qui fait le tour de Paris. Plus aucun train n’y circule depuis les années 1990 et plusieurs tronçons sont, depuis, devenus des lieux de promenades. D’ici fin 2026, 4 nouveaux kilomètres seront ouverts au public, soit 7,6 hectares accessibles. La Petite Ceinture est aussi un écosystème à la biodiversité très riche. Dans le 12e, sur le tronçon qui va de la rue de Charenton à l’avenue de Saint-Mandé, environ 170 espèces floristiques (dont 117 régionales) et 70 espèces animales ont été observées…

Transformer les portes parisiennes

Oubliez la porte Maillot, bienvenue à la place Maillot ! Aujourd’hui largement végétalisée, elle est devenue très accueillante pour les piétons et les vélos. Une première phase d’aménagement a permis de reconnecter la porte au bois de Boulogne. L’ambiance verdoyante a ensuite été prolongée porte Maillot grâce à la plantation de 500 arbres. D’ici début 2026, 1000 nouveaux arbres seront plantés.
De son côté, la porte de la Chapelle se mue également en lieu plus végétalisé, grâce à ses 162 arbres, à la création d’une promenade piétonne et de larges pistes cyclables.

Créer des rues aux écoles et des cours Oasis

C’est une expérimentation qui a porté ses fruits : les rues aux écoles. D’abord mises en place au déconfinement pour permettre la distanciation physique, ce dispositif concerne désormais 205 rues fermées à la circulation et végétalisées. L’objectif est de porter ce nombre à 300 en 2026. La végétalisation ne s’est pas uniquement faite en dehors des écoles : c’est aussi le cas en leur sein avec la création de 131 « cours oasis », des havres de nature permettant de réduire les températures.

Développer l’agriculture urbaine

Depuis 2016, la Ville de Paris a mis en place le programme Parisculteurs pour faciliter et accélérer l’installation de projets agricoles à Paris et en Île-de-France. En trouvant des sites - toitures, espaces en pleine terre, sous-sol, murs - et en les proposant à des agriculteurs et agricultrices, ce programme a permis le développement de plus de 70 projets ces dernières années, et autant en cours de développement. Cela représente près de 34 hectares d’espaces agricoles sur son territoire, qui fait de Paris une ville pionnière en la matière.
Ces projets portent aussi des activités pédagogiques, de sensibilisation et de formation, avec un rôle de transition vers les métiers agricoles, notamment pour les personnes non issues de ce milieu. Ces fermes participent aussi, à leur échelle, au système alimentaire parisien et à la lutte contre la précarité alimentaire.