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John Horgan

John Joseph Horgan, 36e premier ministre de la Colombie-Britannique, de 2017 à aujourd’hui, et attaché politique (né le 7 août 1959 à Victoria, en Colombie-Britannique). John Horgan a travaillé comme collaborateur politique pour les premiers ministres du Nouveau parti démocratique (NPD) de la Colombie-Britannique, Mike Harcourt, Glen Clark et Dan Miller. En 2005, il est devenu membre de l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique pour la circonscription de Malahat-Juan de Fuca. Il a ensuite revitalisé le NPD de la Colombie-Britannique, qui avait passé les 16 dernières années sur les bancs de l’opposition. Après l’élection de 2017, John Horgan a mis au point une coalition de partage de pouvoir pour renverser un régime libéral affaibli. Après avoir organisé des élections éclair en octobre 2020, John Hogran et le NPD ont remporté 53 des 87 sièges, transformant leur gouvernement minoritaire en une majorité gouvernementale.

John Horgan
John Horgan, le premier ministre néo-démocrate de la Colombie-Britannique.

Jeunesse et éducation

John Horgan n’a que 18 mois quand son père, Pat, meurt d’un anévrisme au cerveau, laissant sa mère Alice, une femme au foyer, seule pour soutenir quatre enfants. Il passe les premières années de sa vie dans une famille qui survit grâce à l’aide de la parenté, de ses voisins et de l’église locale, recevant des paniers alimentaires à l’occasion des grandes fêtes comme Noël. « Les gens s’empressaient de m’aider et cela aidait beaucoup ma mère, dit-il. Elle était toujours reconnaissante et elle m’instilla cette idée selon laquelle “les gens nous ont aidés, tu dois les aider”. C’est comme ça que j’ai marché, du plus loin que je me souvienne. »

Élevé dans le quartier de Saanich, à Victoria, John Horgan fréquente la Reynolds Secondary School, où il échoue en sciences, en mathématiques, en dactylographie et en français en neuvième année. À 14 ans, admettra-t-il plus tard, il fume la cigarette et est sur la mauvaise voie. Son entraîneur de basketball du secondaire l’aide à se reprendre en mains, en l’encadrant et en le faisant entrer dans l’équipe de basketball de l’Université Trent, en Ontario. John Horgan y rencontre son épouse, Ellie, et obtient un baccalauréat ès arts.

À Trent, John Horgan participe à un rassemblement politique du légendaire député du Nouveau Parti démocratique  Tommy Douglas, qui contribue à affermir son penchant politique pour le NPD.

John Horgan acquiert ensuite une maîtrise ès arts à l’Université de Sydney, en Australie.

Vie personnelle

John Horgan et son épouse Ellie ont deux fils, Nate et Evan.

En 2008, John Horgan se fait diagnostiquer un cancer de la vessie, mais il guérit après un traitement et une chirurgie.

Grand amateur de la série Star Trek, il se présente à une audition pour participer en tant que figurant au tournage d’un long métrage de Star Trek filmé à Vancouver, mais on lui dit qu’il est trop vieux. Dans ses temps libres, il restaure des meubles achetés dans les magasins d’occasion et les ventes-débarras. Il dit qu’il apprécie le grain du bois parce qu’il est daltonien.

Attaché politique

Après l’université, John Horgan se rend à Ottawa pour rechercher un emploi dans un musée. Il se retrouve plutôt à travailler dans la salle de courrier de son député local, Jim Manly, de Cowichan-Malahat-The Islands. Il devient ensuite assistant de la députée de Victoria, Lynn Hunter, en 1988. Il retourne éventuellement travailler pour le gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique, dans les années 1990.

John Horgan travaille pour les premiers-ministres néo-démocrates Mike HarcourtGlen Clark et  Dan Miller, exerçant diverses fonctions dans les coulisses. Il démêle notamment des dossiers clés et se concentre particulièrement sur la politique énergétique. Il devient chef du personnel de Dan Miller en 1999.

En 2001, les néo-démocrates sont défaits par les libéraux de la Colombie-Britannique. John Horgan quitte alors le gouvernement.

Assemblée législative de la Colombie-Britannique

Le Parlement de la Colombie-Britannique est situé à Victoria.

Politique électorale

En 2004, John Horgan se présente aux élections après qu’un ami de son fils l’ait mis au défi de faire autre chose que se plaindre du gouvernement libéral de la Colombie-Britannique. « En tant que parent, sommé de répondre, j’ai dit : “Bien, je vais me présenter aux élections” », raconte-t-il. Il remporte la circonscription de Malahat-Juan de Fuca pour le NPD en 2005. Il est réélu en 2009, 2013 et 2017.

En 2011, le parti étant sans chef, John Horgan brigue le poste. Il termine troisième dans la course à la chefferie. Deux ans plus tard, après la défaite du parti à l’élection de 2013, le poste de chef devient à nouveau disponible, mais cette fois il ne se présente pas ; il justifie sa décision en invoquant l’acrimonie et les divisions qui règnent au sein du caucus du NPD.

« Vous savez tous que je peux être un peu grandiloquent par moments […] Ma contribution est meilleure quand je suis libre d’être simplement moi », dit-il. « La perspective des contraintes des plans de communication, avoir à vérifier auprès d’autres personnes — je vais dire des choses stupides et cela ne me dérange pas. Mais en tant que chef, on est soumis à une telle surveillance que je crois que cela réduirait ma capacité à enrichir le débat sur la direction que nous devrions prendre en tant que parti. »

Mais une course à la chefferie viable n’a pas lieu, et John Horgan décide de reconsidérer sa décision. Il est élu par acclamation le 1er mai 2014.

Chef du NPD

Devenu chef du NPD, John Horgan doit assouplir sa position favorable au développement des ressources naturelles afin de satisfaire l’aile environnementaliste du NPD, et de prémunir le parti contre la popularité croissante du Parti vert de la Colombie-Britannique. Auparavant, il a défendu la pratique controversée d’extraction de pétrole et de gaz par fracturation, soutenu le développement d’une industrie du gaz naturel liquéfié et insisté sur les emplois et la croissance dans les collectivités dépendant des ressources. Ceci lui a mis à dos les environnementalistes du NPD de la Colombie-Britannique.

En conséquence, John Horgan s’oppose au projet d’usine de gaz liquéfié de 36 milliards de dollars de Pacific NorthWest LNG, une position que les syndicats de la construction, proches du NPD, avaient qualifiée de « taloche sur la tête ». Et il promet de stopper temporairement et réviser le projet de barrage du Site C, de 9 milliards de dollars, dans le nord-est de la Colombie-Britannique, un projet auquel il s’était auparavant montré favorable.

Élection de 2017

Durant la campagne de 2017, le NPD concentre ses efforts dans les banlieues riches en électeurs du Vancouver métropolitain. Le parti leur promet d’éliminer les péages sur les ponts, d’améliorer l’accès au logement, de créer des garderies à 10 $ par jour et d’augmenter le financement des écoles pour éliminer les classes modulaires dans des communautés comme Surrey. La stratégie s’avère payante, apportant un déferlement de victoires du NPD dans la région.

Pendant la campagne, John Horgan est sur la sellette en raison de son caractère bouillant. Ce caractère se dévoile à l’occasion d’un échange particulièrement tendu avec la première ministre libérale Christy Clark dans un débat radiodiffusé. Conséquemment, ses opposants commencent à le surnommer « Hulk Horgan ». Il rétorque qu’il est un homme passionné, d’ascendance irlandaise, choqué par les injustices perpétrées par le gouvernement libéral, et qu’il se bat pour les laissés-pour-compte. Mais la question de son caractère demeure présente dans la couverture médiatique depuis son entrée en politique.

« Je me vois moi-même comme un joyeux combattant », dit John Horgan dans une entrevue de 2014. « Il faut avoir une forme d’espoir et d’optimisme. Et je crois que cela vient avec le sourire, davantage qu’avec un doigt accusateur. Suis-je passionné? Absolument. Mais je crois que je suis aussi enclin aux larmes qu’à la colère, et je préfère rire à n’importe quoi d’autre. »

Le NPD réalise des gains importants dans l’élection du 9 mai 2017. Il remporte 41 sièges sur les 87 de la législature, et met les libéraux dirigés par Christy Clark en minorité avec 43 sièges.

Trois députés verts détiennent la balance du pouvoir. Et le chef des verts, Andrew Weaver, offre son soutien à la fois aux libéraux et au NPD.

Premier ministre

John Horgan participe à des réunions de négociation avec les verts, et parvient à transformer une relation jusque-là antagonique avec Andrew Weaver en relation avantageuse pour les deux partis. Les deux hommes sympathisent autour de leur amour du rugby. Les partis s’entendent pour soutenir un référendum sur la réforme électorale et l’interdiction des dons des compagnies et syndicats aux partis politiques.

Le 29 mai 2017, John Horgan et Andrew Weaver annoncent que les verts soutiendront un nouveau gouvernement néo-démocrate, et que les deux partis renverseront les libéraux par un vote de non-confiance. Christy Clark demande à la lieutenante-gouverneure Judith Guichon de dissoudre la législature et de déclencher une nouvelle élection. Celle-ci appelle plutôt John Horgan à former un nouveau gouvernement. C’est la première fois depuis 1883, en Colombie-Britannique, qu’un gouvernement est renversé par une motion de confiance et remplacé par un parti d’opposition sans passer par une élection.

Le 18 juillet, John Horgan est assermenté 36e premier ministre de la province.

Il fait des pieds et des mains avec son premier cabinet de 22 membres « pour s’assurer que la diversité ethnique de la Colombie-Britannique soit reflétée ». Parmi eux, on compte dix ministres et secrétaires racisés et la première femme ministre des Premières Nations de l’histoire de la province, Melanie Mark. Le cabinet est également paritaire entre les sexes.

Gouvernance : 2017-2020

Le gouvernement minoritaire naissant de John Horgan est toutefois plongé dans plusieurs crises immédiates, notamment de graves incendies qui balaient l’intérieur de la Colombie-Britannique et une aggravation du taux de mortalité par overdose de fentanyl. (Voir Crise des opioïdes au Canada.)

En tant que premier ministre, John Horgan pousse pour l’exécution rapide de son programme. En deux ans, à mi-parcours de son administration, il met en œuvre environ les trois quarts des promesses de son programme électoral. Il supprime notamment les péages sur les ponts de la région métropolitaine de Vancouver, rétablit un commissaire provincial aux droits de la personne, augmente le salaire minimum et les prestations sociales et fournit des fonds supplémentaires au système d’éducation.

Cependant, son premier mandat s’accompagne également de plusieurs défis de taille.

Lors d’un référendum organisé le 20 décembre 2018, les électeurs rejettent une proposition visant à modifier le système électoral de la Colombie-Britannique pour qu’il adopte la représentation proportionnelle. La réforme électorale se voulait la pierre angulaire de l’accord de confiance et d’approvisionnement conclu entre le NPD et le Parti vert.

John Horgan ne parvient pas non plus à arrêter le projet d’expansion du pipeline Trans Mountain entre l’Alberta et la Colombie-Britannique. C’était une de ses promesses faites aux électeurs lors de la campagne électorale. Il lance plusieurs contestations judiciaires, ainsi qu’un projet de loi visant à limiter les importations de pétrole, mais celui-ci est jugé inconstitutionnel. L’incertitude créée par ces démarches pousse le gouvernement fédéral à acheter le pipeline de 9,3 milliards de dollars à la société Kinder Morgan pour en assurer la construction. John Horgan admet au début de 2020 que les tribunaux ont clairement décidé que le projet ira de l’avant.

La relation personnelle entre John Horgan et Andrew Weaver semble solide, et les deux hommes admettent publiquement leur amitié. Cela n’empêche toutefois pas leurs deux parties de s’affronter.

Le 11 décembre 2017, John Horgan et son cabinet approuvent l’achèvement du site C, un controversé projet de barrage, bien qu’ils aient parlé négativement du projet lors des élections et qu’ils aient promis de le réévaluer. Andrew Weaver, qui s’est opposé au projet de barrage, se dit furieux de la décision de John Horgan, mais pas assez pour dissoudre le partenariat avec le NPD qui a permis à John Horgan d’accéder au pouvoir.

L’approbation du site C semble également être un point tournant pour le premier ministre et son gouvernement. En effet, John Horgan et le NPD commencent à adopter une vision plus pragmatique du pouvoir après 16 ans à titre de parti d’opposition militant.

« Si nous voulons être un gouvernement qui gouverne pour tous les Britanno-Colombiens, nous devons mettre de côté notre militantisme et commencer à être de meilleurs administrateurs », déclare John Horgan lors d’une entrevue en 2017, peu après la décision du site C.

L’approche pragmatique de John Horgan se poursuit en mars 2018, lorsqu’il offre à LNG Canada, un consortium de compagnies pétrolières et gazières, des avantages fiscaux supplémentaires de 6 milliards de dollars pour qu’il construise un terminal de gaz naturel liquéfié de 40 milliards de dollars à Kitimat. Ce pari porte fruit : le 1er octobre 2018, LNG Canada décide d’aller de l’avant avec ce projet. Ce sera le plus grand projet du secteur privé de l’histoire du Canada.

L’invitation que John Horgan a faite à LNG suscite les louanges du gouvernement fédéral et du monde des affaires, mais provoque l’ire d’Andrew Weaver et de l’aile environnementale de son propre parti. Pourtant, comme auparavant avec le site C, Andrew Weaver ne rompt pas son accord avec le gouvernement néo-démocrate.

Andrew Weaver et John Horgan commencent plutôt à travailler sur un plan de lutte contre le changement climatique qui pourrait compenser pour la pollution causée par LNG au Canada. Le résultat, CleanBC, est annoncé en décembre 2018 et est chaleureusement salué par Andrew Weaver. Le projet est également considéré comme un point culminant de la relation entre le NPD et les verts.

John Horgan entre dans l’histoire le 28 novembre 2019 lorsque son gouvernement devient la première juridiction canadienne à adopter légalement la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

2020 : pandémie et élection

Après le déclenchement de la pandémie mondiale de COVID-19 à l’hiver 2020, John Horgan s’en remet en grande partie à son agent de santé provincial, l’épidémiologiste Bonnie Henry. Il l’avait nommée à ce poste en 2018. La Dre Bonnie Henry est reconnue internationalement pour avoir rapidement mis en œuvre une stratégie de dépistage efficace et pour avoir fait appliquer des ordonnances de distanciation sociale. La province connaît la première épidémie communautaire du pays. Cependant, elle est en mesure de lever ses restrictions de confinement dès la fin mai. À la fin juin, le taux d’infection de la province, qui est de 55 pour 100 000 habitants, est considérablement inférieur à celui des autres provinces très peuplées. (Celui de l’Ontario est de 226 pour 100 000 habitants et celui du Québec de 641 pour 100 000 habitants).

En conséquence, le gouvernement de John Horgan reçoit une note élevée pour sa gestion de la pandémie. En début juin, un sondage Angus Reid montre que 87 % des Britanno-Colombiens estiment que le gouvernement de la Colombie-Britannique fait du « bon travail » dans sa gestion de la pandémie. Soixante-sept pour cent approuvent la manière dont le gouvernement gère les soins de santé et 59 % la manière dont il gère l’économie. À la fin août, la popularité de John Horgan est passée à près de 70 %.

Le 21 septembre 2020, environ sept mois après le début de la pandémie et une semaine après l’élection de Sonia Furstenau à la tête du Parti vert de Colombie-Britannique (Andrew Weaver a démissionné pour siéger en tant qu’indépendant), John Horgan met brusquement fin à sa coalition et déclenche des élections. Il s’agit d’une violation flagrante de l’accord de partenariat qu’il avait conclu avec les Verts. L’annonce arrive un an avant la date fixe des élections dans la province. John Horgan justifie la tenue d’élections anticipées par la possibilité d’un gouvernement majoritaire ; il affirme que cela apporterait à la province une meilleure stabilité pendant la pandémie. « Je crois que ce que nous avons fait dans le passé est une chose », explique Horgan à l’époque, « ce que nous devons faire à l’avenir est une tout autre affaire, et la meilleure façon de progresser est de demander aux habitants de la Colombie-Britannique où ils veulent aller et qui ils veulent à leur tête ». Au moment du déclenchement des élections, John Horgan a la meilleure cote d’approbation personnelle de tous les premiers ministres du Canada.

La décision de John Horgan de déclencher une élection rapide est considérée comme un pari à haut risque et à forte récompense, qui pourrait provoquer un retour de bâton. La décision est immédiatement critiquée par le chef libéral Andrew Wilkinson et la chef des Verts, Sonia Furstenau. Elle accuse John Horgan d’accaparer le pouvoir plutôt que de gouverner.

Au début des élections, les sondages du NPD atteignent 49 %. John Horgan se présente principalement sur les mérites de son bilan des trois dernières années. Il promet également d’élargir l’accès aux garderies à 10 dollars par jour et de mettre en place un gel des loyers jusqu’à la fin de 2022. Andrew Wilkinson s’appuie sur une plate-forme favorable aux entreprises, qui consiste à annuler la taxe de vente provinciale pendant un an et à éliminer l’impôt sur le revenu des petites entreprises. Sonia Furstenau tente pour sa part d’attaquer John Horgan sur sa décision de lancer une élection en pleine crise de santé publique. Elle appelle les électeurs à former un autre gouvernement minoritaire, plutôt que de donner tout le pouvoir à un seul parti.

Le 24 octobre 2020, la Colombie-Britannique organise les deuxièmes élections générales au Canada depuis le début de la pandémie de COVID-19. Plus de 500 000 bulletins de vote par correspondance sont déposés ; il s’agit d’un record dans l’histoire de la province. Le NPD obtient une majorité de 57 sièges. Il réussit à faire basculer les circonscriptions du Grand Vancouver, comme celles de North Vancouver, Vancouver, Richmond, Surrey, Burnaby et Coquitlam, ainsi que celles de la vallée du Fraser. Toutes ces circonscriptions étaient auparavant détenues par les libéraux, qui passent de 41 à 28 sièges. Le Parti vert, dont John Horgan avait espéré qu’il serait éliminé de la législature, reste avec deux sièges. La répartition du vote populaire est d’environ 45 % pour le NPD, 36 % pour les libéraux et 15 % pour les Verts.

La différence de sièges est la plus grande marge de victoire du NPD dans l’histoire de la Colombie-Britannique. John Horgan devient également le tout premier premier ministre néo-démocrate de Colombie-Britannique à remporter un deuxième mandat.

Voir aussi Premiers ministres de la Colombie-Britannique ; Politique en Colombie-Britannique ; Colombie-Britannique : chronologie.